Le gouvernement a décidé d’intégrer le cours des droits humains dès la première année de formation des militaires et des policiers. La décision a été prise en juillet dernier et sera d’application dès le début de l’année prochaine, a précisé à ACTUALITE.CD Marie-Ange Mushobekwa, ministre des Droits humains. Elle en avait fait précédemment l’annonce le 25 septembre à Genève, à l’occasion de la 39ème session du Conseil des Nations unies aux droits de l’homme.
Dans son rapport publié le 19 septembre 2018, le Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo (RDC), dit avoir documenté, en août de cette année, 620 violations des droits de l’homme dans le pays, soit une hausse par rapport aux 515 violations documentées en juillet. Le BCNUDH avait précisé que le nombre de violations commises par les agents de l’Etat en août 2018 a presque doublé par rapport à juillet. Ces derniers seraient responsables de près de 66% des violations documentées à travers le pays.
Le ministre Mushobekwa reconnait que beaucoup reste à faire mais souligne que le gouvernement, au-delà de la lutte contre l’impunité, tient à améliorer la situation des droits de l’Homme « dans une jeune démocratie comme la nôtre, en poursuivant la sensibilisation afin d’inculquer les notions des droits de l’Homme à tous les acteurs politiques, toutes tendances confondues, opposition comme majorité ; à une bonne partie de la société civile et bien sûr à l’armée et la police nationale ».
Elle a également ajouté que les départements de la Police et de l’armée, chargés de la protection des droits de l’Homme, travaillent en étroite collaboration avec le ministère des Droits humains pour « traquer les Policiers et militaires auteurs des violations des droits de l’Homme afin de déférer ces derniers devant les juridictions compétentes ; c’est un progrès même si ça reste le plus grand défi à relever pour nous ».
Dans son discours, la ministre a également soutenu que le gouvernement a décidé d’assainir la magistrature en révoquant « tous les magistrats indignes et corrompus, afin de la rendre un peu plus crédible. Le Conseil Supérieur de la Magistrature sanctionne désormais tous les magistrats qui abusent de leur position pour maltraiter la population ; c’est un progrès ».