RDC : l'Eglise dénonce une "peur bleue" qui règne à Kananga

Les évêques catholiques  Photo ACTUALITE. CD ( Pascal Mulegwa )

 

L'archevêque métropolitain de Kananga, Mgr Marcel Madila Basanguke, a dénoncé, ce jeudi 20 septembre, une "peur bleue" qui règne au chef-lieu de la province du Kasaï Central où plusieurs couvents ont été attaqués et pillés par des hommes armés, depuis le mois d'août.

"... Tout le mois d'août, et maintenant le mois de septembre, une peur bleue règne sur la ville de Kananga. Les familles sont visitées par des inciviques armés qui extorquent biens et argent. Pire encore, ce sont les couvents des consacrés qui sont à présent les plus visités par les inciviques", souligne l'archevêque Marcel Madila dans un message adressé aux autorités provinciales après un regain d'insécurité.

Le dernier cas est celui du couvent des sœurs de la charité de Malole, qui ont été visitées par des hommes armés la nuit du 19 septembre 2018. Les assaillants armés d'armes à feu et de machette ont emporté ordinateurs, vêtements des sœurs, téléphones, argent, explique le prélat dont le message est signé par son chancelier.

Le 14 septembre, la même congrégation a été visitée par des inciviques à Kambote. Les hommes armés ont touché  à l'intégrité physique des religieuses. "Ils ont giflé certaines et menaçant de violer les plus jeunes", détaille l'Eglise dans son message.

"Le comble est qu'ils ont opéré en toute quiétude jusqu'à leur départ. Malgré les cris de détresse des sœurs, même les habitants du quartier, habité par beaucoup de gens, ne sont pas sortis à leur secours", lit-on dans le message.

"Pourquoi cet acharnement contre les consacrées ?",s'interroge l'archevêque demandant aux autorités de "repenser" les cas de tous les "malfrats libérés moyennant quelques sommes d'argent" et "sans suivi de ce qu'ils sont devenus après leur libération".

Insuffisance en nombre, logistique limitée (véhicules et carburant)... plusieurs facteurs rendent inefficace l'agir des services de sécurité à Kananga mais l'Eglise fait également part de "l'arrêt de patrouilles sur la ville afin de dissuader les inciviques". 

"Nos forces de l'ordre n'ont plus les moyens nécessaires pour leur action sur le terrain", affirme Mgr Madila demandant au "peuple chrétien" et "aux gens de bonne volonté "de se "désolidariser" de ces inciviques en dénonçant leurs actions mauvaises. 

Christine Tshibuyi