RDC : "Nous assistons à un coup d'État technique, un simple transfert du pouvoir au sein du FCC" (Daniel Shekomba)

Alain-Daniel Shekomba: Photo ACTUALITE.CD

Dans une interview accordée ce dimanche 2 septembre 2018 à ACTUALITE.CD, Alain Daniel Shekomba, candidat président de la République, a émis un doute sur la tenue des élections crédibles le 23 décembre prochain. Il accuse la coalition dirigée par le président sortant, Joseph Kabila, le Front Commun pour le Congo (FCC) et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) de préparer un coup d'État technique en faveur du candidat du FCC, Emmanuel Ramazani Shadary.

Croyez-vous en la tenue des élections le 23 décembre prochain ?

Le 6 août, le jour du dépôt de ma candidature, j'étais convaincu de la tenue des élections le 23 décembre 2018. Mais, avec la cacophonie entretenue par le FCC, qui utilise les moyens de l'Etat pour faire la propagande de son candidat avant la période officielle de la propagande, ça devient très inquiétant pour la suite.

Pourquoi dites-vous cela ?

J'ai l'impression que nous n'allons pas vers des élections crédibles, mais plutôt vers un transfert de pouvoir au sein du FCC et nous sommes juste invités comme spectateurs. En d'autres mots, c'est un coup d'État technique que le FCC veut faire. Cette façon d'agir enlève toute noblesse au désistement du président Kabila à briguer un troisième mandat.

La CENI continue à rassurer de la tenue de ces élections...

La CENI est un organe d'appui à la démocratie reconnu par la constitution. Elle doit garder son indépendance et garantir l'égalité des chances à tous les candidats en faisant respecter la loi électorale quelle que soit la couleur politique des candidats.

Pensez-vous que la CENI est instrumentalisée par le pouvoir ?

Je ne suis pas encore arrivé à cette conclusion, mais le silence de la CENI par rapport à la campagne électorale du FCC est de nature à nous inquiéter.

Que faire alors pour avoir des élections crédibles et apaisées ?

Les élections crédibles au 23 décembre 2018 nous les devons à notre peuple qui a tant souffert d'une crise de légitimité qui n'a que trop duré. Nous devons tout faire pour que ces élections soient crédibles. Je propose à la CENI d'organiser des débats publics avec les acteurs politiques, les acteurs de la société civile et les représentants de la communauté internationale pour avoir un consensus avant les élections.

Interview réalisée par Stanys Bujakera Tshiamala