<strong><em>Corneille Nangaa, président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), sera entendu vendredi 8 juin 2018 à l’Assemblée nationale au sujet de la probable exclusion du vote des congolais de l’étranger pour les élections du 23 décembre. </em></strong>
Les députés avaient déjà entamé les discussions sur une proposition faite par leur collègue Henri-Thomas Lokondo mercredi. La plénière a été suspendue en attendant les réponses de Nangaa.
Dans une note publiée le 5 mai, la plateforme Agir pour les Élections Transparentes et Apaisées (AETA) avait noté la complexité de l’organisation de l’enrôlement des congolais de l’étranger, qui selon elle, risquerait d’avoir un impact sur la tenue des élections en décembre 2018.
<em>« Les exigences légales, la nature psychologique sensible et la complexité technico-opérationnelle exposent le respect de l’échéance du 23 décembre 2018 à un risque évident. Celui-ci pourrait constituer un autre déclencheur de la future crise politico-électorale »,</em> avait dit l’AETA dans un communiqué.
Toujours début mai, le président de la CENI avait présenté au bureau de l’Assemblée nationale les contraintes liées à l’organisation de l’enrôlement des congolais de l’étranger. Le premier défi est, selon lui, la sécurité des agents et des sites. Il avait évoqué notamment la brutalité de certains congolais vis-à-vis des représentants des institutions actuelles. Nangaa avait aussi cité la difficulté de n’enrôler que les congolais ne possédant qu’une seule nationalité, comme l’exige la loi. Il avait ajouté les difficultés logistiques liées à certains pays comme les USA où une grande communauté congolaise se trouve à Dallas et à Atlanta. Il s’était posé la question de la pertinence de n’avoir qu’un seul site à Washington DC.
<em>« Le seul scénario possible aujourd’hui, c’est de saisir le parlement pour qu’il y ait une loi qui nous autorise à faire un moratoire. La démarche est en cours. Espérer à ce jour que les congolais vont être enrôlés à l’extérieur pour participer au scrutin va être très compliqué »,</em> a pour sa part déclarée hier à la presse, le Ministre délégué chargé des Congolais de l’étranger, Emmanuel Ilunga Ngoie Kasongo.