RDC : Au moins 770 000 enfants souffrent de malnutrition "aiguë" dans la région du Kasaï

<strong>Au moins 770 000 enfants de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, dont 400 000 sont gravement "dénutris" et "menacés de mort" dans la région du Kasaï en République démocratique du Congo (RDC), a indiqué le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). </strong>

Dans un rapport publié ce vendredi 11 mai 2018, l’UNICEF avertit que si des mesures urgentes ne sont pas prises pour renforcer la réponse humanitaire, "le nombre de décès d’enfants pourrait monter en flèche", dans cette région qui a été le théâtre des violences sanglantes entre août 2016 et Juin 2017.

Lorsque des violences ont éclaté dans le Kasaï après la mort du chef coutumier Kamwina Nsapu, tué par la police en août 2016, des centaines de milliers de personnes ont été classées de leurs foyers et de leurs communautés.

Malgré l’accalmie observée depuis plusieurs semaines, quelque 3,8 millions de personnes, dont 2,3 millions d’enfants, ont besoin d’une aide humanitaire, renforce le Fonds qui réclame 88 millions de dollars pour assister ces enfants.

«<em>Les conflits et les déplacements continuent d’avoir des conséquences dévastatrices pour les enfants du Kasaï</em>», a déclaré Fatoumata Ndiaye, Directrice générale adjointe de l’UNICEF, de retour d’une mission dans la région.

"<em>Des milliers d’enfants déplacés ont passé des mois sans accès aux services dont ils ont besoin – comme les soins de santé, l’eau potable et l’éducation – et leur bien-être a énormément souffert. Maintenant que leur accès s’améliore, le Gouvernement et les partenaires humanitaires, avec le soutien de la communauté internationale, doivent intensifier les interventions vitales pour les enfants avant qu’il ne soit trop tard</em>", a-t-elle ajouté.

L’insécurité alimentaire au Kasaï a été aggravée par une forte baisse de la productivité des terres liée au déplacement, selon le rapport Kasaï présentant les enfants comme des "premières victimes"de la crise.

De nombreuses familles chassées de leurs maisons par les violences ont été incapables de planter et de récolter, ce qui a entraîné une augmentation des niveaux de malnutrition.

Dans certaines régions, trois saisons de récolte ont été manquées.

Pas moins de 5000 personnes ont été tuées dans ces violences d'après l'ONU, plus de 3 300 d'après l'Église catholique ou alors un millier de morts d'après le Gouvernement dont la riposte aux miliciens a été marquée par une répression aveugle.

<strong>Christine Tshibuyi</strong>