La coopération de sécurité conduite par la France en RDC a connu une diminution ces dernières années

La France a « <em>diminué</em> » ces dernières années sa collaboration dans le cadre de défense et de sécurité avec la RDC, a indiqué le ministère français des affaires étrangères le 28 février.

En marge d’une conférence de presse, le Quai d’Orsay indique que cela se justifie par la « <em>situation intérieure</em> » en RDC.

«<em>La coopération de sécurité et de défense conduite par la France, en RDC, a connu une diminution ces dernières années et a été adaptée au regard de l’évolution de la situation intérieure. Elle a été réorientée vers l’aide à la formation des cadres de l’armée congolaise, en dehors de toute activité opérationnelle</em>», le ministère français des affaires étrangères.

Mettant en exergue l’attention de Paris sur des cas d’abus des droits de l’homme lors des manifestations anti-pouvoir, le porte-parole du ministère français des affaires étrangères indique que la « <em>diminution</em> » de la coopération dans le domaine de sécurité, entre les deux parties, date de deux ans.

«<em>La France n’a pas autorisé depuis novembre 2016 d’exportation de matériel de guerre, létal ou non létal, à destination de la RDC</em> ».

La RDC se prépare aux élections. «<em>Dans le domaine de la sécurité intérieure, aucun coopérant français n’intervient dans des activités liées, de près ou de loin, au maintien de l’ordre</em>», précise la même source. Les forces de l’ordre congolaises sont souvent pointées du doigt accusateur d’être à la base des violences lors des manifestations publiques.

«<em> Certains de nos agents ont été menacés et molestés à Kinshasa par les forces de sécurité congolaises</em> », avait accusé Florence Marchal, porte-parole de la MONUSCO après la marche des chrétiens catholiques le 21 janvier 2018.

La « <em>diminution</em> » de coopération sécuritaire évoquée par l'ACAT, entre Paris et Kinshasa, intervient alors que le pays fait aussi face aux nombreux groupes armés étrangers et nationaux. « <em>La France exerce un contrôle rigoureux sur les exportations d’armement</em> » et l’ONG poursuit « <em>les autorisations de licence sont délivrées sous la responsabilité du Premier ministre après avis de la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG). La délivrance des autorisations se fait dans le strict respect des obligations internationales de la France</em> ».

<b>Mesures restrictives de l’ONU  et l’UE</b>

Le ministère français des affaires étrangères rappelle que la France met en œuvre les « <em>restrictions</em> » de l’ONU et de l’UE en matière de commercialisation d’armement vers la RDC.

« <em>En ce qui concerne la RDC, la France applique les mesures restrictives sur le commerce des armes définies par le Conseil de sécurité des Nations unies et l’Union européenne. Pour toutes les exportations de matériels de guerre qui n’entreraient pas dans le champ de ces mesures, la France adopte une approche restrictive, en tenant compte des critères définis par la position commune de l’UE et les dispositions du traité sur le commerce des armes</em> ».

La position de l’UE est cependant critiquée par plusieurs ONG européennes. Au lendemain de la répression de la troisième marche des fidèles catholiques, le Réseau Européen pour l’Afrique Centrale (EurAc) avait dénoncé la «<em> résignation</em> » dans laquelle se trouve l’Union européenne.

« <em>EurAc et ses 38 organisations membres européennes continuent de dénoncer sans relâche l’apathie et la résignation dans lesquelles se trouve l’Union européenne (UE), incapable d’agir concrètement et fermement pour dénoncer un régime congolais qui ne respecte aucun engagement. EurAc réitère ses appels à l’UE afin qu’elle prenne rapidement des mesures fortes et concrètes et dépassent les déclarations vides et faibles</em> », avaient dit ces ONG dans un communiqué.

<b>Patrick Maki</b>