Processus électoral en RDC : Leïla Zerrougui encourage la CENI à tenir compte des critiques

Jeudi 22 février 2018, à l’issue d’une rencontre dite de “<em>prise de contact</em>” avec la Commission électorale nationale et indépendante (CENI), Leïla Zerrougui<b>, </b>représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, a évoqué les divergences qui planent sur le processus électoral au pays.

Implicitement, la patronne de la MONUSCO a demandé au président de la CENI, Corneille Nangaa,  d'être perméable aux critiques notamment celles relatives à la machine à voter.

“<em>Il ne faut pas être enfant gâté, il faut accepter la critique, elle est saine. Ça veut dire qu’on croit encore au processus et on lui demande (Corneille Nangaa, président de la CENI) de nous prouver qu’on peut lui faire confiance</em>”, a déclaré Mme Zerrougui.

C’est également jeudi que le bureau de la CENI a eu des séances “<em>techniques</em>” avec les parties prenantes au processus électoral, parmi lesquelles l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) et le Front pour le respect de la constitution dirigé par le Mouvement pour la Libération du Congo (MLC). Chacune des parties a récusé une fois de plus la machine à voter, une innovation dans le système électoral en RDC.

“<em>Nous pensons que dans 10 mois les élections peuvent avoir lieu sans la machine à voter</em>”, a dit Eve Bazaiba, secrétaire général du MLC. “<em>Nous ne sommes pas encore convaincus qu’il faille utiliser cette machine qui peut créer beaucoup de problèmes</em>”, a expliqué Vital Kamerhe, président de l’UNC.

La représentante de la MONUSCO demande à la CENI de convaincre les parties prenantes au processus.

“<em>Il faut aplanir les difficultés pour pouvoir avancer mais pour aussi convaincre les partenaires que l’on peut travailler ensemble, qu’il y a la volonté, qu’il y a un processus crédible et pour convaincre les parties congolaises : qu’il s’agisse de l’opposition, du peuple congolais qui va voter, de la majorité</em>”.

A la CENI, Leïla Zerrougui demande aussi de rétablir la confiance.

“<em>On va aux élections, on est des acteurs politiques, on ne va pas aux élections pour perdre, on va pour gagner. Et comme on n'a pas confiance dans le système, on se dit peut-être … il faut rétablir la confiance, il faut convaincre les gens à travers les actes, quand les critiques sont légitimes, il faut savoir se corriger</em>”, a-t-elle interpellé.

La chef de la mission onusienne en RDC poursuit ses consultations avec la classe politique congolaise. “<em>Si l'on veut construire l'avenir avec des tensions politiques, ce n’est pas grave, mais si on veut construire l'avenir avec le chaos, c'est grave</em>”, a-t-elle conseillé.

<b>Rachel Kitsita</b>