Mgr Ambongo : "Je ne viens pas pour combattre quelqu'un mais pour servir le peuple de Dieu dans la vérité" (Interview)

<span style="font-weight: 400;">Mgr Fridolin Ambongo Besungu a été nommé, le 6 février, par le pape François, archevêque coadjuteur de Kinshasa. Quatre jours après sa nomination, il a accordé une interview à ACTUAITE.CD au cours de laquelle il précise sa mission et ses objectifs. Il condamne les récentes violences policières contre les chrétiens catholiques et espère, par sa mission, travailler pour la restauration la "<em>dignité du peuple de Dieu</em>".</span>

<b>Comment réagissez-vous après votre nomination par le pape François comme archevêque coadjuteur dans la ville de Kinshasa ?</b>

<span style="font-weight: 400;">Ma réaction est simple : Je me sens plutôt renvoyer à ma propre responsabilité parce qu'au regard de la charge qui pointe à l'horizon et ma conscience, je me sens petit, humble par rapport à ce qui m'attend. C'est là aussi que je demande au Seigneur de me donner la grâce d'être à la hauteur de la confiance qu'il a placé en moi.</span>

<b>Comment faire face aujourd'hui aux différents défis devant vous, l'église, la politique, la sécurité ?</b>

<span style="font-weight: 400;">Je souhaiterais que tout soit clair. Je suis nommé à Kinshasa pour une mission pastorale, religieuse, évangélique. Bien sûr que cette mission d'évangélisation s'adresse à l'homme, au peuple de Dieu qui est à Kinshasa, et cet homme a une double dimension spirituelle et matérielle. Et dans sa dimension matérielle, il est politique, économique et socioculturel, c'est-à-dire notamment l’éducation et la santé. C'est tout ça qui sera pris en charge par mon ministère.</span>

<b>Dans la classe politique congolaise, certains pensent qu’Ambongo est l'antithèse de Monsengwo. Comment vous réagissez à cela ?</b>

<span style="font-weight: 400;">La question est à poser à ceux qui réagissent. Moi, je viens à Kinshasa non pour un groupe, non contre un autre. Je viens à Kinshasa pour le service du peuple de Dieu, et je viens avec une disposition positive, non pour combattre quelqu'un mais pour servir le peuple de Dieu dans la vérité.</span>

<b>Quelles sont vos priorités ?</b>

<span style="font-weight: 400;">Mes priorités ? C'est l'évangélisation en profondeur, le bien global, le bien supérieur de ce peuple pour qui je suis envoyé pour qu'il puisse vivre, vivre dans la dignité.</span>

<b>Que dire de ce qui est qualifié aujourd'hui de persécution des prêtres et des fidèles catholiques ?</b>

<span style="font-weight: 400;">Vous-même vous constatez depuis les marches des chrétiens, il y a des réactions disproportionnées qu’on ne peut pas accepter. Qu’on violente nos fidèles, qu’on les brutalise, qu’on tue certains de nos enfants même dans nos églises, c’est inacceptable. Aujourd’hui, le peuple vit ça comme une persécution et je crois que c'est une crise inutile qu'on pouvait éviter.</span>

<b>Comment mettre  complètement fin à cela ? Est-ce qu'il faut arrêter avec les marches ? Qu’est-ce qu’il faut faire concrètement ?</b>

<span style="font-weight: 400;">Moi, je ne sais pas quoi dire de cela puisque je ne suis pas l'évêque métropolitain de Kinshasa. D'ailleurs, les évêques ont convoqué une assemblée plénière extraordinaire qui aura lieu la semaine prochaine. C'est à l'issue de cette assemblée que les évêques donneront des orientations au peuple de Dieu. Le peuple congolais doit garder allumée la lampe de l’espérance.</span>

<b>Interview réalisée par Stanys Bujakera Tshiamala</b>