Une vive tension a été observée le matin de ce lundi 5 février 2018 à Bunia (Ituri) suite aux tueries à l’arme blanche d’une vingtaine de personnes la nuit de samedi à dimanche dernier dans le village Blukwa (Territoire de Djugu) suite aux conflits entre les communautés Hema et Lendu.
Selon le président de la société civile de l’Ituri, Jean Bosco Lalo, les déplacés de guerre de Djugu qui se sont installés depuis plusieurs mois à Bunia ont exprimé leur mécontentement face aux nouvelles tueries alors qu’ils s'apprêtaient à regagner leurs milieux.
Les manifestants ont bloqué les artères principales de la ville à l’aide des pierres et brûlé des pneus en signe de protestation. La police est intervenue par des tirs de sommation pour les disperser.
<i>“Aujourd’hui en ville de Bunia les gens ont exprimé leur colère par rapport au gouverneur parce qu’il y a eu des déplacés qui sont allés début décembre en Ouganda. Et aujourd’hui encore alors qu’on demande à ceux-là de regagner leurs milieux d’origine, il y a d’autres déplacés qui s’ajoutent. Il y a pratiquement plus de 10 000 personnes qui ont quitté les milieux, certains sont arrivés même à Bunia et d’autres en Ouganda. Donc ce matin les gens ont voulu seulement exprimer leur désapprobation auprès du gouverneur et malheureusement les policiers les ont dispersés par des tirs de sommation et on nous parle de trois blessés”</i>, a dit à ACTUALITE.CD, Jean Bosco Lalo, président des forces vives de l’Ituri.
Pour l’heure, plusieurs activités sont paralysées dans la ville. Certains fonctionnaires ont quitté les lieux de service.
<i>“Depuis un certain temps, Bunia est envahi par des déplacés. Et ces derniers ont manifesté ce lundi vers le grand marché, ils ont barricadé les routes, brûlé des pneus. Nous avons quitté le lieu de travail, présentement les activités sont paralysées dans la ville”</i>, a témoigné une activiste humanitaire locale.
Une réunion de sécurité est actuellement en cours à Bunia pour statuer sur la crise en perspective dans la province de l’Ituri.
<b>Patrick Maki</b>