L’armée congolaise (FARDC) poursuit les “offensives généralisées” contre les Forces démocratiques alliées (ADF), dans le territoire de Beni. Cette nouvelle guerre concerne également les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) ainsi que des groupes armés locaux actifs dans les six territoires de la province du Nord-Kivu.
Les rebelles islamistes de l’ADF, arrivés sur le sol congolais depuis 1995, sont considérés par plusieurs observateurs comme une menace régionale. Le député national Juvénal Munubo, vice-président de la commission défense et sécurité à l’Assemblée nationale, propose l’option diplomatique pour finir avec l’épineuse question de l’ADF.
“<i>Diplomatiquement, je pense que la négociation demeure un moyen primordial dans la résolution pacifique des conflits. Les autorités de la RDC doivent négocier avec toutes les parties prenantes à l’instar des pays frontaliers tels l’Ouganda et le Rwanda et surtout sur le respect de Pacte de Nairobi sur les Grands Lacs et l’accord d’Addis-Abeba, le 24 février 2013”, </i>a-t-il dit.
Outre l’option militaire, le président Kabila avait préconisé le schéma diplomatique contre les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23), anéantis en 2013 par les FARDC grâce à l'appui de la Monusco.
C’est depuis 2014 que l’armée de la RDC combat les islamistes ougandais à travers l’opération dénommée “Sokola 1”. L’armée évoque notamment le manque de collaboration de la part de la population afin d’en finir avec les ADF.
“<i>Ce qui justifie une sorte de pérennisation de ce mouvement dans le territoire de Beni, c’est le fait que la population de cette ville refuse de collaborer dans le sens de partage des renseignements avec l’armée pour bien identifier ces forces négatives et les anéantir”, </i>a dit à ACTUALITE.CD le général Léon Kasonga, porte-parole des FARDC.
En janvier dernier, le président ougandais, Yoweri Museveni, a carrément dit que la présence des ADF depuis plusieurs années dans la région de Beni est suite à la volonté de l’ONU qui voudrait “<em>pérenniser le terrorisme</em>” en RDC.
<i>“L’opération de l’ONU en RDC, et dans une certaine mesure en Somalie, était la conservation du terrorisme”</i>, avait-il dit à l’issue d’une rencontre avec le Russe Dimitri Titov, nommé par le secrétaire général de l’ONU pour enquêter sur les attaques contre les casques bleus à Beni.
En décembre 2017, 14 casques bleus sont morts dans une attaque des présumés ADF à Semuliki, dans le territoire de Beni.
Le député Munubo conseille la poursuite de l’opération conjointe FARDC-MONUSCO pour éradiquer le phénomène ADF.
<i>“Les forces armées congolaises doivent mener des opérations conjointes avec la Monusco et associer aussi les différentes organisations de la société civile pour le partage des renseignements”, </i>a dit l’élu de Walikale.
Ce jour, l’armée affirme que seuls une soixantaine de rebelles de l’ADF sont combattus dans la région de Beni.
"<i>Nous avons utilisé aussi la guerre asymétrique pour bien les anéantir en les poursuivant en profondeur. Nous avons lancé une opération des grandes envergures, donc des 1200 qu’ils étaient, il n’est resté qu’une soixantaine”</i>, a martelé le Général Kasonga.
Les rebelles ADF retranchés au Nord-Kivu sont aussi accusés d’avoir tué un millier de civils entre 2014 et 2016, dans le territoire de Beni.
Lors d’une conférence de presse le 26 janvier, le président Joseph Kabila a qualifié “<em>d’inquiétante</em>” la situation dans cette partie du pays.
<b>Ivan Kasongo </b>