Neuf personnes ont été tuées par des présumés miliciens ce mardi 30 janvier 2018 dans la cité de Kakenge dans la province du Kasaï. Parmi les victimes, un sergent de l’armée. Au téléphone d’ACTUALITE.CD, l'administrateur du territoire de Mweka, Jacopo Pembelongo (50 Km du lieu) juge la situation à Kakenge “grave”.
<i>"La situation est grave. Je suis en contact avec la hiérarchie pour une intervention rapide. C'est le député Samy Nsanga qui avait menacé en présence du ministre John Kwet le dimanche que si les six miliciens Kete en détention à Mweka n'étaient pas libérés dans 48 heures nous allions voir. Voilà qu'à peine 24 heures, les affrontements éclatent. Quatre corps jonchent au sol à Kakenge et les cinq de Bata Ishama, ça fait neuf morts"</i>, dit-il.
Les faits sont confirmés par le curé de la paroisse catholique Christ Roi de Kakenge qui évoque la mort de la sentinelle du clergé et l’incendie de l’hôpital et du marché du lieu.
<i>"On vient de tuer aussi notre sentinelle ce matin et nous cherchons à quitter la paroisse. La situation est grave. Les miliciens armés de calibre 12, machettes, couteaux et bâtons sont partout. Tout a commencé hier lundi vers 15 heures lorsque les hommes du chef Kalamba Dilondo ont tué cinq personnes au village Bata Ishama, 12 Km de Kakenge. Ils sont arrivés dans la cité à 19h30. Ils ont incendié le pavillon de l'hôpital et blessé 3 personnes dont un infirmier. La population est en débandade. Nombreux habitants de Kakenge sont venus se réfugier à la paroisse et ont passé nuit avec nous à l'église. Avec l'assassinat de notre sentinelle, nous nous apprêtons à fuir la paroisse"</i>, a déclaré à ACTUALITE.CD l'abbé Wilfrid Imboyo, curé de la paroisse Christ Roi de Kakenge.
Pour sa part, le vice-gouverneur du Kasaï, Hubert Mbingho dit n'être pas au courant de la situation. La société civile locale affirme que les militaires et policiers en poste à Kakenge se sont retirés lors de l’arrivée des miliciens.
Le commandant du secteur opérationnel des FARDC Grand Kasaï, le Général des brigades Marcellin Assoumani indique que le renfort de l'armée quitte Kananga pour Kakenge.
C'est depuis fin novembre 2017 que la situation à Kakenge connaît une détérioration de la situation sécuritaire suite notamment au conflit qui sévit entre le chef Nkumu Shakobe avec le chef Kalamba Dilondo dans le groupement Mpiang Matadi.
Cependant, le chef de poste d'encadrement administratif de Kakenge, Floribert Mapangu Ndangi craint que la situation se transforme à un conflit ethnique entre les Kete et Mpiang explique.
<i>"Le chef Kalamba Dilondo des Kete attaque régulièrement les Mpiang et déjà huit ressortissants Mpiang ont trouvé la mort. Si on ajoute les neuf de ce mardi, cela fait l 17 morts. Les Ngend sont en route pour appuyer les Mpiang et la situation pourrait échapper au contrôle si rien n'est fait dans l'urgence "</i>, dit-il à ACTUALITE.CD.
<b>Sosthène Kambidi</b>