Le ministre congolais de la Justice a déclaré, vendredi 26 janvier, lors d’une conférence de presse qu’il va chasser de la magistrature tous les magistrats sans diplômes en droit.
"<em>Nous allons chasser de la magistrature, tous ceux qui sont entrés par effraction (…) c'est la raison pour laquelle la population crie sur le mal jugé et, en réalité, c'est parce que dans le recrutement de ces magistrats, la rigueur absolue n'a pas été respectée</em>", a déclaré le ministre Alexis Thambwe Mwamba.
Recrutés en 2009, lorsque le gouvernement cherchait mille magistrats pour combler les vides au sein de la magistrature, le niveau de "<em>raisonnement juridique</em>" de ces derniers "<em>ne collait pas avec leur savoir scientifique qu'ils ont prétendu avoir</em>", selon Alexis Thambwe qui promet des poursuites judiciaires contre les "<em>faussaires</em>".
La chasse des magistrats a déjà été déclenchée à Kinshasa, a-t-il renchéri précisant que les jugements rendus par ces magistrats resteront valides.
En octobre dernier, il avait, lors de la cérémonie officielle marquant la rentrée judiciaire, critiqué la justice congolaise qui est "<em>infectée par plusieurs maux</em>" et "<em>lenteurs</em>".
De nombreuses personnes sont détenues depuis de longues années dans les prisons congolaises sans régularisation de leur détention et sans qu'elles ne soient non plus présentées devant la juridiction du jugement "<em>tout simplement parce que l'inculpé ou sa famille n'ont pas satisfait aux exigences pécuniaires du magistrat instructeur ou de son office</em>", déclarait-il.
Le même responsable soutenait que les délais des prononcés sont "<em>rarement respectés</em>", affirmant également que l’arrestation et la détention sont devenues "<em>un instrument d'intimidation et de terreur contre les inculpés pour les amener à libérer leurs avoirs</em>".
L’interférence des autorités politiques dans la procédure judiciaire "<em>impacte négativement la justice</em>" congolaise et "<em>mettent à mal l'indépendance de la magistrature</em>", selon le ministre de la Justice pour qui ce tableau "<em>sombre</em>" est l’image "<em>actuelle</em>" de la justice en RDC.
<b>Christine Tshibuyi</b>