"Les images de la répression des marches sont dignes de la Syrie" (Molendo Sakombi/UNC)

Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD ce jeudi 25 janvier 2018, le secrétaire interfédéral de l'UNC ville de Kinshasa, Molendo Sakombi juge "insoutenable" la répression sanglante ayant caractérisée les manifestations du 21 janvier dernier. Pour lui, le gouvernement endosse seul  par son "silence" la responsabilité de ces actes qu’il qualifie de "dignes des images de la Syrie".

<b>Les mobilisations s’accentuent, qu'attendez vous du pouvoir? </b><b></b>

De ce pouvoir, on n’attend plus rien. C’est du peuple que nous attendons qu’il continue à s’assumer jusqu’à faire plier ce régime qui n'hésite pas à faire couler le sang  de paisibles citoyens. Les marcheurs veulent juste remettre ce pays sur la voie de la légalité et de la légitimité. Que voulez-vous qu’on attende encore d’un pouvoir qui accepte ou endosse par son silence la responsabilité d’actes aussi barbares que le jet des grenades lacrymogènes sur une maternité, les tirs à balles réelles sur des personnes qui n’avaient que pour armes que leurs bibles, chapelets et chants religieux ?  Vous imaginez qu’aucune autorité n’a dénoncé ces horreurs ! Inadmissible ! Les images sur l'assassinat de notre membre à Lemba sont insoutenables et dignes des images de la Syrie.
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</b><b>Pour la MP, l'accord de la Saint Sylvestre est appliqué, les manifestations actuelles ne se justifient pas...</b><b>
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</b>Il ne faut pas venir de Mars ou de Jupiter pour comprendre que la MP fait du sophisme. Pour notre part, on est résolument réalistes. L’heure est si grave que nous refusons de prêter le flanc à cette distraction
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</b><b>Pourquoi ne pas soutenir le calendrier électoral publié et se préparer aux élections ? </b><b>
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</b>Pourquoi ne vous attardez-vous pas suffisamment sur cette constitution dont on tord le cou chaque fois. Le calendrier électoral n’a de la valeur que dans la mesure où le pouvoir donne les gages suffisants de sa volonté d’aller aux élections. Mais vous les avez vus, ces signaux ? Au lieu de cela, on nous emmène dans un schéma tordu et vicieux qui impose la machine à voter, le relèvement de la caution etc,  sans compter qu’on multiplie les embûches pour que ce calendrier ne soit pas du tout respecté

<b>Un nouveau dialogue est-il nécessaire pour dénouer la crise ? </b><b>
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</b> Un dialogue pour se dire quoi de neuf? Tout est couché noir sur blanc dans l’Accord de la Saint-Sylvestre du 31 décembre 2016. Nous sommes à l’heure de l’exécution de cet accord qui a été signé par toutes les parties. L’UNC a déjà répondu à cette question : il n’est point question d’envisager un nouveau dialogue<b>
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</b><b>Et pendant ce temps, on compte des morts à chaque manifestation....</b><b>
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</b> Tous ces morts crient vengeance, et leurs auteurs matériels et moraux paieront le prix fort pour les sacrifices infligés à cette population. Nous savons que le pouvoir veut inoculer la peur et contraindre le peuple à accepter ses forfaitures. Le peuple est désormais prêt à payer le prix qu’il faut pour que ce pays cesse d’être la risée du mond et que le congolais retrouve sa dignité. Des millions de Congolais sont tombés à l’Est depuis 1997. Le Kasaï  continue à enregistrer des tueries en masse. Aujourd’hui, c’est un peu partout à travers le pays que des filles et fils de ce pays, des mamans sans défense, des jeunes filles et garçons, sont lâchement abattus mais le Congo est toujours debout. Et, comme l’a si bien dit le cardinal Monsengwo, ce pays ne pliera pas<b>
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</b><b>L'UNC a perdu un des ses membres pendant les dernières manifestations à Kinshasa. Comptez-vous saisir les instances judiciaires ?  </b><b>
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</b>Vous serez fixés à ce propos dans les tous prochains jours

<b>Interview réalisée par Stanys Bujakera </b>