Beni : “Les ravisseurs étaient habillés en tenue militaire et parlaient lingala et swahili” (témoignage)

<span style="font-weight: 400;">Deux de douze personnes prises en otage par des présumés rebelles ougandais de l’ADF, jeudi dernier, sur la route Beni-Kasindi (Nord-Kivu), ont réussi à s’échapper le week-end dernier. Selon le président de la société civile de Beni, Gilbert Kambale, il s’agit d’un homme et d’une femme qui ont témoigné sur l’apparence des ravisseurs, habillés en treillis des FARDC, lesquels s’exprimaient en lingala et swahili.</span>

<i><span style="font-weight: 400;">« Il y a douze personnes kidnappées sur la route Beni-Kasindi. Il y a deux personnes, un homme et une femme qui se sont échappés quand les ravisseurs les amenaient dans la forêt vers le Parc. La dame avait des enfants. Malheureusement, ces enfants sont restés en captivité. [Ndlr : Les rescapés ont donné quelques infos] : les ravisseurs étaient en tenue militaire FARDC, ils parlaient lingala et swahili »,</span></i><span style="font-weight: 400;"> a déclaré à ACTUALITE.CD, Gilbert Kambale, président de la société civile de Beni.</span><span style="font-weight: 400;">                 </span>

<span style="font-weight: 400;">Parmi les personnes enlevées figure le directeur de la Radio Télévision Graben Beni, Jadot Kasereka Mangwengwe. En solidarité avec l’infortuné, les journalistes des territoires de Beni et Lubero ainsi que ceux des villes de Beni et Butembo ont décrété, depuis vendredi dernier, les journées sans presse.</span>

<i><span style="font-weight: 400;">« Nous journalistes et responsables des stations des radios et télévisions, décrétons à dater de ce vendredi 12 janvier 2018, une série de journées sans radios et télévisions jusqu’à nouvel ordre. Par ailleurs, nous demandons aux ravisseurs la libération sans condition de notre confrère Jadot Kasereka Mangwengwe. Exigeons également des autorités compétentes et aux forces de défense et de sécurité de mettre tout en œuvre pour la libération de notre confrère. Nous en appelons à la solidarité de tous les journalistes à travers le monde »,</span></i><span style="font-weight: 400;"> disent-ils dans une déclaration signée par les responsables des radios et télévisions dans cette partie du pays.  </span>

<span style="font-weight: 400;">Ce lundi, les journalistes se réuniront afin d’évaluer l’action entamée.</span>

<i><span style="font-weight: 400;">«L’action continue mais aujourd’hui les journalistes sont en réunion pour évaluer leur exécution. Jusqu’à maintenant, les radios n’émettent plus et les responsables des médias décideront de la levée ou non de cette mesure ou adopter une autre action. La RTNC relaye uniquement les journaux de la station centrale de Kinshasa »,</span></i><span style="font-weight: 400;"> a dit Delphin Mupanda, journaliste basé à Beni.</span>

<span style="font-weight: 400;">Le même jeudi, plusieurs personnes ont été enlevées par des présumés ADF dans leurs champs, à Mayangose, près du Parc National des Virunga, et emmenées à une destination inconnue.</span>

<span style="font-weight: 400;">Cette situation survient pendant que l’armée a lancé l’opération dite de grande envergure contre les ADF et d’autres groupes armés dans la région.</span>

<span style="font-weight: 400;">La route Beni-Kasindi est capitale pour les commerces extérieurs entre la partie Est de la RDC et le monde. D’où l’inquiétude de Gilbert Kambale, président de la société civile de Beni.</span>

<i><span style="font-weight: 400;">« C’est l’unique route qui nous lie à la frontière, et de l’océan Indien jusqu’à l’océan Atlantique. Les gens quittent Kisanga, Butembo… et passent par ici. Tous les produits manufacturés nous viennent de l’Ouganda à 95%. Tous les commerçants qui vont en Asie passent par ici pour prendre l’avion à Entebbe. Si cette route devient celle des kidnappeurs, on est en difficulté parce que c’est une asphyxie très grave qui risque d’avoir des conséquences incalculables »,</span></i><span style="font-weight: 400;"> a-t-il dit.</span>

<b>Patrick Maki</b>