Répondant à la polémique sur son récent déplacement en Belgique alors qu'il est sous le coup des sanctions appelant notamment à la restriction du visa pour l’espace européen, le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende, explique avoir bénéficié d’une dérogation spéciale de la Belgique pour régler des problèmes familiaux. Au micro d’ACTUALITE.CD, Lambert Mende s’indigne contre "<em>une polémique qui n’a pas lieu d’être et qui a particulièrement touché sa mère biologique</em>". Le ministre, qui revendique son droit à l'humanité et à la vie privée, remercie la Belgique d’avoir pris la mesure de la situation en lui accordant cette dérogation.
<b>Lambert Mende, sous les sanctions de l'UE notamment, mais vous venez de passer près d'une semaine à Bruxelles. Comment avez-vous fait pour contourner ces sanctions ?</b>
Je n'ai rien contourné du tout ! J'avais un problème familial, j’ai demandé le visa, on me l'a accordé pour des raisons qui ont été bien explicitées par le ministère des Affaires étrangères belge. Je suis allé en Belgique et je suis revenu. Vous voyez très bien que nous ne vivons pas le doigt sur la couture du pantalon pour faire plaisir à je ne sais qui. On a pris ces sanctions contre nous pas pour faire plaisir à des gens de l'opposition. Il y a des raisons et il y a dans toute décision des exceptions. L’exception que j'avais invoquée a été jugée valable par les autorités européennes, puisque la Belgique a consulté tous les 27 États membres avant de m'accorder cette dérogation. J'y suis allé, j’ai réglé mes problèmes familiaux et me voilà de retour. Alors il ne faut pas en faire tout un foin.
<b>Il s'est raconté que vous êtes allé à Bruxelles rendre visite à votre maman Belge. Est-ce que Mende ne serait-il pas lui-même de nationalité belge ?</b>
Je ne sais pas si je dois me justifier en plus de la nationalité de ma maman. Je ne pense pas. Est-ce qu’il y a une disposition de la constitution qui dit que quelqu'un qui a une maman belge ne peut pas postuler à un emploi ? Non, je ne sais pas. Qu’elle soit belge ou pas, ça ne regarde personne, ça ne la regarde qu’elle-même. C'est une personne d'âge adulte, elle fait sa vie. Moi, j'avais un problème familial que je ne dois discuter avec qui que ce soit. Je suis allé le régler point barre. Moi, je ne suis pas ma maman. Qu'on s'occupe de moi et qu'on laisse ma mère tranquille, s'il vous plait.
<b>Vous avez eu des contacts avec des autorités belges sur place ?</b>
Pourquoi aurai-je eu des contacts avec des autorités belges ? Je ne suis pas Belge. Puisque je suis toujours scandalisé quand les autorités belges veulent s'occuper des problèmes du Congo, pourquoi voulez-vous que je puisse m'occuper des problèmes belges ? Je ne me suis pas occupé d'eux. J’ai rencontré l'une ou l'autre autorité belge pendant mon séjour, on s’est salué le plus poliment du monde. J’ai vu le Premier ministre Charles Michel à l'aéroport, il venait inaugurer un vol de la compagnie nationale. Comme c’est quelqu'un que je connaissais et qui me connaissait, on s’est dit bonjour et voilà ! Chacun venait faire ce qu'il avait à faire. Moi, je rentrais au Congo et lui faisait son inauguration. Voilà comment vivent les gens civilisés et je n'ai de comptes à rendre à personne.
<b>Mende sort victorieux de cette situation des sanctions, estiment certaines personnes ?</b>
Victorieux de quoi ? Moi, je ne considère pas le fait de ne pas aller en Belgique comme quelque chose qui sonne dans ma tête comme une sorte d'échec dans ma vie. Comme si l'objectif dans ma vie était d'aller en Belgique. Je vous avais déjà dit que j’ai passé 10 ans en Belgique et que ce n’est pas un souvenir impérissable que je garde de mes séjours là-bas. Je suis à l’aise chez moi au Congo et ce n’est que si quelqu'un m'empêche de venir au Congo que ça pourrait être considéré comme un échec. Je suis allé pour résoudre des problèmes familiaux et je n’ai pas à m'expliquer sur quoi que ce soit. Je ne suis pas allé régler des problèmes politiques. Dans la vie tout n'est pas politique. Il n’y a que de petits esprits qui veulent politiser des problèmes familiaux. Chacun à une mère, des enfants et je peux avoir une mère, je peux avoir des enfants. Je ne suis pas né d'une entité non-humaine. Donc, je suis allé régler des problèmes familiaux. Je suis reconnaissant aux Belges d'avoir compris que je pouvais avoir des problèmes.
<strong>Stanys Bujakera Tshiamala</strong>