“Je trouve une province secouée par plusieurs crises notamment des mouvements armés”, se plaint Julien Paluku

La province du Nord-Kivu (Est de la RDC) connaît de nombreuses poches d’insécurité suite à l’activisme intense des groupes armés tant locaux qu’étrangers. Ces derniers se sont illustrés ces dernières semaines par des cas d’attaques contre les positions de l’armée congolaise dans plusieurs localités notamment celles des territoires de Rutshuru, Lubero et Masisi. Après près de deux mois d’absence dans sa juridiction, Julien Paluku  revenu ce mercredi 2 août 2017  à Goma (Chef-lieu de la province) a reconnu l’instabilité sécuritaire encore présente dans plusieurs coins du Nord-Kivu.

<i>“Je trouve une province secouée par plusieurs crises notamment  beaucoup de mouvements armés. C’est pourquoi je compatis avec nos éléments de nos forces armées qui sont tombés sur le champ d’honneur, je compatis également avec nos populations qui ont perdu les leurs”, </i>a lancé Julien Paluku devant la presse.

La sortie médiatique de l’autorité provinciale intervient après une période d’accalmie apparente dans les territoires situés au Sud de la province. Ce, après une tentative de reconstitution de l’ex-rébellion du M23 près des frontières montagneuses du Rwanda, de l’Ouganda ouvertes sur le territoire congolais de Rutshuru.

C’est pourquoi, le gouverneur Paluku rappelle: <i>“Nous avons connu Ngilima, Kaganga, le CNDP, le M23 mais tous ont été vaincus par les forces armées de la RDC”.</i>

<b>Un accent particulier sur les groupes armés locaux</b>

L’armée Congolaise à travers son Opération dénommée Sokola 2 a intensifié depuis deux mois la traque des forces négatives opérant autour et dans le célèbre Parc des Virunga dans sa partie frontalière avec l’Ouganda (Ishasha, Nyaruhanga, Nyamilima…) et le long du lac Édouard également en plein aire protégée. Dans cette zone opèrent majoritairement des milices locales que M. Paluku jugent moins forts que les rébellions  vaincues dans le temps, à l’instar du CNDP de Laurent Nkunda et le M23 de Bosco Ntaganda, actuellement à la Cour Pénale Internationale (CPI) ou encore de Sultani Makenga qui a osé dernièrement en abattant, selon les FARDC, deux hélicoptères de combat de l’armée près du mont Mikeno.

<i>“Que nos groupes armés tels Mazembe, Nyatura, NDC, MNR ne se croient pas forts que ceux qui ont été défaits par l’armée congolaise”, </i>prévient le gouverneur de province avant de lancer un appel à tous ces groupes armés de déposer les armes.

Tabo Taberi alias Cheka, chef de la milice Nduma Defence of Congo, groupe armé opérant dans le territoire de Walikale depuis 2009 s’est rendu la semaine dernière à la Monusco à Tongo. Sa reddition est intervenue six ans  après que la justice congolaise a lancé un mandat d'arrêt contre lui pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et viols massifs.

<i>“Cheka est parmi ceux qui ont détruit l’économie du territoire de Walikale mais voilà qu’il s’est rendu. C’est aussi un message que je lance à tous les groupes armés qui détruisent aujourd’hui leur petite économie dans leurs territoires et villages, leur fin sera comme celle de Cheka”</i>, a martelé Julien Paluku demandant à la population de se joindre aux forces armées parce que <i>“nous sommes huit millions et mille éléments des groupes armés ne peuvent pas chaque fois nous déplacer de nos milieux de résidence”</i>, conclut-il.

<b>Patrick Maki</b>