Kabila VS Katumbi : le 2ème round se joue hors des frontières nationales (Papier d’angle)

<span style="font-weight: 400;">La semaine qui s'achève aura été marquée par l’actualité politique, mais pas de façon habituelle. Deux personnalités se sont particulièrement distinguées et ont chacune parlé de l’autre. De quoi alimenter les débats sur un réel affront existant entre les deux et dont plus personne ne se trouve en mesure de contenir les effets tant sur l’opinion que sur l’avenir même du pays.</span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">Jamais auparavant, Joseph Kabila n’avait parlé de manière aussi directe d’un homme. Si Katumbi n’a pas manqué les occasions de s’illustrer en cette matière, Kabila, lui, avait toujours bénéficié des avantages de sa “tour de garde” constitué d'éléments à valeur non-négligeable avec en tête l'intrépide Lambert Mende qui ne s’est jamais fait prier pour monter à la manœuvre. Insultes, dénigrement et accusations </span><span style="font-size: 1.125rem;">se sont abattus sur l’ancien gouverneur de la part des gardiens du Temple Kabiliste.</span>

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</span><span style="font-weight: 400;">Plainte de Katumbi contre l’Etat congolais auprès de la plus haute instance des droits de l’homme, interview musclée de Kabila à un média allemand, les deux hommes n’ont visiblement pas  loupé les occasions qui se sont offertes à chacun pour essayer de mettre K.O. l'adversaire. Une bagarre qui prend des proportions internationales quand on sait que c’est au courant de la même semaine que l’Union Européenne a franchi un pas non moins important avec un nouveau chapitre des sanctions sur des ministres en fonction et autres personnalités très proches du Président congolais.</span><span style="font-weight: 400;">
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</span><b>Un duel sur fond de désamour avec l’Occident</b><span style="font-weight: 400;">
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</span><i><span style="font-weight: 400;">“Maintenant, le Congo devient un sac de boxe. Congo, Congo, Congo et les droits de l'homme. Mais nous n'agissons pas sur la base de ce que pense l'Occident”</span></i><span style="font-weight: 400;"> (</span><b>Joseph kabila</b><span style="font-weight: 400;">, au cours d’une interview avec le média allemand Spiegel)</span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">Un Katumbi “porteur d’espoir” et largement apprécié par les médias occidentaux influents ne fait rien à Joseph Kabila. C’est en tout cas ce qu’il en dit lui-même. Seulement, quand il évoque cette question, au-delà de l’homme, Kabila semble voir une main plus longue. Que l’Occident ait choisi son favori ne fait nullement du Congo un “sac de boxe” sur lequel tout le monde frappe. </span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">Alors que, de son côté, Moïse Katumbi dépose sa plainte contre  l'Etat incarné par Joseph Kabila auprès de la commission des droits de l’homme de l’ONU à Genève, il croit dur comme fer que c’est la voie incontournable pour sa réhabilitation et son retour au pays. On serait tenté de dire que dans l’état actuel de la situation, c’est certain que c’est un pari gagné pour lui, mais en partie seulement. Le “nous n’agissons pas sur base de ce que pense l’Occident” sonne comme une fin de non recevoir d’avance d’une quelconque décision contraire à celle de la justice congolaise. </span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">Le divorce d'avec l’Occident n’en est plus visiblement au stade de perspective, c’est désormais un fait. Et Joseph Kabila ne s'en cache plus. </span><span style="font-weight: 400;">
</span><i><span style="font-weight: 400;">"S'il vous plaît, s'il vous plaît vos officiels occidentaux! Je suis tout contre le néocolonialisme et ces actions ne font que le perpétuer"</span></i><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">Le presque dévolu jeté par l'Occident à Moïse Katumbi n'est pas du goût de Kinshasa et les sanctions contre les officiels sont de nature à rendre explosive une situation déjà délétère. </span>

<b>Chassé-croisé en prélude d'un 3ème round décisif </b>

<i><span style="font-weight: 400;">"Si j’ai saisi le Comité des droits de l’homme de l’ONU à Genève, c’est parce que je suis un homme de paix. C’est pourquoi, j’ai pris un avocat. Je sais que je n’ai rien fait et je suis sûr et certain que je vais rentrer au pays parce que je reste candidat".</span></i><span style="font-weight: 400;"> (</span><b>Moïse Katumbi</b><span style="font-weight: 400;">, Conférence de Presse en marge du dépôt de sa plainte à Genève)</span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">Il y a lieu de se poser des questions sur la marge  de manœuvre qu'aurait l'ancien gouverneur pour faire prévaloir les décisions du Comité des droits de l'homme quand on sait que la même commission avait ordonné la libération d'Eugène Diomi Ndongala, jusque là sans la moindre réaction de Kinshasa. </span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">Une chose est sûre, Joseph Kabila ne veut pas se faire dicter ses choix et décisions. Ce qui laisse croire que la partie est loin d'être gagnée pour Katumbi.</span><span style="font-weight: 400;">
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</span><span style="font-weight: 400;">Selon Dupont-Moretti, avocat de Katumbi, le but de la démarche est d'obtenir la protection de son client. Ce qui serait de nature à le rendre intouchable pour son éventuel retour en RDC. Un 3ème round décisif semble ainsi s'annoncer. </span><span style="font-weight: 400;">
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</span><b>Jacques Kini</b>