Olenghankoy à Lumbi : «Quelqu’un qui a organisé la surveillance de Tshisekedi en 2011 ne peut pas diriger le Rassemblement »

Porté à la tête du Conseil des sages par Bruno Tshibala, porte-parole du Rassemblement, Joseph Olenghankoy a accordé une interview ce samedi 4 mars 2017 à ACTUALITE.CD pour faire le point sur sa désignation en tant qu’autorité morale de cette plateforme politique, née de l’accord de Genval.

<strong>Quelle est votre réaction, après avoir été désigné président du Conseil des sages du Rassemblement par une frange de l’opposition ?</strong>

Je viens d’être désigné sur ordre de huit sages qui m’ont fait confiance. C’est ça la base juridique de la réglementation en matière de droit. C’est comme ça que nous avons fait une plénière du Rassemblement au vu et au su de tout le monde. C’est une responsabilité que j’ai déjà assumée au passé. N’oubliez pas que j’ai été membre de la Commission nationale de suivi de Caperone, d’Addis-Abeba, de Nairobi et de Sun-City, toujours pour représenter l’opposition.

<strong>On vous accuse d’être à la tête de la fronde qui vous soutient…</strong>

Non. Vous savez que le droit reste le droit. Même Jesus-Christ qui s’est battu pour la justice est mort à cause de l’injustice. Rappelez-vous de l’époque où Tshisekedi était élu président de la République. Qui avait ordonné que Tshisekedi soit encerclé pendant plus d‘un an dans sa résidence ? C’est le président du Conseil national de sécurité. Et c’est une telle personne qu’il faut choisir pour diriger l’opposition ? Non. On ne peut pas faire ça. Voilà ce qui a créé une sorte de révolte au sein de la plateforme pour qu’enfin on porte le choix sur ma personne conformément aux critères de notre famille politique.

<strong>Mais la CENCO a pourtant légitimé le choix de Felix Tshisekedi et de Pierre Lumbi, non ?</strong>

Ce n’est pas un acte d’accréditation. Parce que dans la même réunion il y a eu des protestations disant que cette désignation était contraire à la démocratie. Je crois que les prêtres ont pris acte qu’il y a un problème. Ils n’ont pas reçu quelques personnes mais ils nous ont tous reçus. Ça n’a rien avoir avec l’histoire d’accréditation. Le débat, c’est au sein du Rassemblement et les prêtres attendent le PV de celui qui a été désigné en bonne et due forme.

<strong>Comment vaincre cette crise au sein du Rassemblement ?</strong>

En politique, il ne faut jamais chercher à tricher avec l’histoire. Le peuple va lui-même voir dans nos œuvres qui a trahi qui. Le peuple nous observe. Félix Tshisekedi, c’est mon frère. Il sait que nous combattons tous contre l’anarchie et contre des valeurs qui n’incarnent pas l’opposition. Moi, je défendrai la philosophie d’Etienne Tshisekedi, ses valeurs et son combat. Le peuple verra ça. Nous appelons l’ensemble de notre peuple à rester calme. Je tiens à mobiliser tous les Congolais à rendre à Tshisekedi des honneurs qu’il n’a jamais connus. C’est ça qui m’intéresse actuellement.

<strong>Pour vous, c’est Félix qui pose problème ou Lumbi ?</strong>

Je ne parle pas d’individu mais de principes. Le problème, c’est qu’on ne doit pas inventer ce que Tshisekedi n’a pas laissé. Tshisekedi n’a pas laissé un président du Rassemblement, ni celui du Conseil des sages. Il assumait les deux rôles en même temps. Aujourd’hui, on a enlevé ce qu’on avait négocié. Ce n’est plus le même Rassemblement, ça devient un autre Rassemblement. Et là on détruit la mémoire d’Etienne. Nous devons rester dans sa philosophie, conformément à l’accord de Genval. Mais quand nous essayons de scinder, là nous sortons de la philosophie d’Etienne Tshisekedi. Donc le Rassemblement doit rester tel qu’il a été créé. Nous n’avons pas besoin d’avoir un président à gauche et un autre à droite.

<strong>Quand allez-vous rencontrer la CENCO ?</strong>

Depuis hier, nous l’avons déjà rencontrée. Tous nos documents lui ont été remis et nous les avons aussi déposés auprès de toutes les autres institutions de droit.

<strong>Que dire de ceux qui vous accusent d’être au service de la MP ?</strong>

Mais s’ils disent ça, alors que dire de ceux qui sont venus détruire l’opposition ? Tout le monde sait que la MP a détruit ma maison, elle a détruit le siège de l’UDPS mais celui du G7 n’a pas été touché. Donc, on est opposant quand on veut être tué et détruit mais pas quand on défend ses opinions ? c’est à travers les actes que notre peuple va nous juger.

Stanys Bujakera

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