RDC: L'armée enquête sur la naissance "présumée" d'un nouveau groupe armé au Nord-Kivu

Emmanuel Bwambale Kakolele, général autoproclamé, annonce le début de sa rébellion sous le nom Corps du Christ à partir de la vallée de Semuliki, en territoire de Beni (Nord-Kivu) dans le but de combattre les islamistes ougandais d’ADF actifs dans la région depuis plus de 30 ans.
Dans une interview accordée à la Radio Kivu 1 émettant à Goma, l’ancien rebelle du RCD-KML, CNDP, M23… affirme avoir appréhendé quelques éléments ADF sans préciser leur nombre.
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100"><em>«(...) Je me suis décidé parce que trop c’est trop. J’ai perdu mon oncle et mon fils dans des troubles dans cette province. En français on nous dit toujours des présumés ADF mais nous avons de preuve car nous les avons arrêtés. Le jour où nous allons les présenter, les gens vont écrire… que la population du Nord-Kivu soit vigilante. Certaines personnes veulent dominer les congolais pour chercher leur positionnement, c’est malheureux parce qu’ils ne savent pas ce que signifie révolution ou rébellion. Eux, ils se battent pour des postes à Kinshasa. Je ne dis pas que je fais la révolution, je suis plutôt en train de chercher les ADF, mais je vais combattre toute personne qui oserait m’attaquer ou alors attaquer le Corps du Christ. Nous allons conclure que c’est lui qui tue les gens à Beni. Avez-vous déjà vu les gens se mettre autour d’une table même pour deux mois afin de parler de la situation à Beni ? (...)»</em>, a déclaré Kakolele.</blockquote>
En réaction, le porte-parole de l’opération Sokola 1 à Beni la déclaration de guerre faite par Kakolele confirme l’hypothèse de l’armée selon laquelle des fils de Beni seraient impliqués dans les tueries des populations dans la région.
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100"><em>«Je pense que c’est le début du commencement de cette affaire qui se passe dans le Grand Nord. Il vous souviendra que dans nos déclarations nous avons toujours soutenu qu’il y a fils du terroir qui sont en train de jouer le jeu de l’ennemi. Et aussi nous avions déclaré que quelle que soit la longueur de la nuit, le jour apparaîtra et que le sang des innocents qui est en train de couler dans le territoire et ville de Beni va un jour parler. Voilà, les gens commencent à se présenter comme auteur de tous les crimes qui se commettent dans ce territoire. Nous pensons que la première démarche c’est d’abord d’authentifier cette déclaration et d’identifier son auteur (...) si c’est vrai que c’est la personne dont vous nous parlez qui a fait cette déclaration, elle ne peut que s’assumer et nous pensons que le sang des innocents commence à parler. Est-ce qu’il va combattre les ADF en appliquant les mêmes méthodes, les mêmes modes opératoires que les ADF ? Parce qu’il vous souviendra que ces gens là sur Mont Carmel avaient déclaré qu'ils venaient soutenir l'armée pour mettre fin à ce qui se passe, donc combattre les égorgeurs et quelques temps après, ils ont commencé à égorger les policiers et dernièrement ils ont même tué un casque bleu. Est-ce qu’il faut venir nous aider sans nous informer ? Est-ce qu’il faut nous aider en appliquant les mêmes méthodes, les mêmes modes opératoires que l’ennemi (..)», </em>a dit le capitaine Mak Hazukay au téléphone d’ACTUALITE. CD.</blockquote>
Dans un bulletin d’information publié ce vendredi 13 janvier 2017 à Beni, le Centre d’Etude pour la Promotion de la Paix, la Démocratie et les Droits de l’Homme (CEPADHO) dit prendre au sérieux la déclaration de Kakolele et déplore l’indulgence des autorités de Kinshasa vis-à-vis de Kakolele.
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100"><em>«Par cette occasion, notre Organisation fustige le fait que  Kinshasa se soit toujours montré indulgent vis-à-vis de Bwambale Kakolele dont le passé n'est plus à rappeler. Elle considère que la gestion du cas de ce Chef rebelle par les Services de Sécurité et la Justice Congolaise décourage tout citoyen épris de paix et de justice à continuer à le dénoncer  auprès des autorités»,</em> mentionne l’Ong.</blockquote>
Patrick Maki