7 septembre 1997 – 7 septembre 2016, cela fait exactement 19 ans que Mobutu a tiré sa révérence à Rabat (Maroc) où il est enterré. Malgré le plaidoyer de la famille Mobutu, sa dépouille n’est toujours pas rapatriée.
ACTUALITE.CD vous propose un voyage vers le lieu où le « maréchal » devrait être inhumé…à côté de sa mère.
Nous sommes à Gemena. Derrière-moi, c’est le cimetière. Ici « dort» une partie de la famille Mobutu. Marie Madeleine Yemo Alias Mama Yemo et le célèbre Movoto (Grand-frère de Mobutu) reposent dans ce carré colonial. Je ne pouvais pas terminer ma visite à Gemena sans passer par ici. Dommage. Je n’ai que mon appareil photo. J’aurai souhaité réaliser un document vidéo, recueillir le maximum des témoignages, interviewer des gens, etc. Partie remise.
J’avance donc et me retrouve face à la grille de ce cimetière situé en pleine ville. Je ne force guère un sourire pour m’attirer la sympathie du maitre du lieu. « De Morts », c’est son surnom – pour dire chef de morts. La quarantaine révolue, il a hérité ce titre de son père. De morts, c’est toute une bibliothèque. Des dates, des anecdotes, des noms…Tout un livre d’histoire. Il a passé sa vie ici, tout comme son père.
« Movoto était aimé de la population de Gemena. Il est le plus grand notable de cette ville. Il achetait à prix d’or les produits locaux dans le but d’aider la population. Il ne pouvait qu’être enterré dans cette ville », raconte-t-il les souvenirs pleins les yeux.
« A l’entrée de l’AFDL, des militaires tchadiens sont arrivés ici. Ils ont tenté d’exhumer le corps de Movoto pour y retirer des bijoux et autres objets en or. Ils n’ont pas pu. L’un d’entre eux y a même laissé sa peau. La balle qu’il avait tirée sur la tombe lui était revenue en pleine poitrine, provoquant la fuite de ses camarades. Ils ne savaient pas que c’était en marbre. Tu peux remarquer également sur la tombe de Mama Yemo, l’épitaphe est partie. Il ne reste plus que des traces. Les écrits qui étaient en or ont été volés à la même époque, par les mêmes personnes ».
De Morts, c’est son surnom – pour dire chef des morts. La quarantaine révolue, il a hérité ce titre de son père. De morts, c’est toute une bibliothèque. Des dates, des anecdotes, des noms…Tout un livre d’histoire. Il a passé sa vie ici, tout comme son père. Je finis bientôt le tour de ce cimetière emporté par les récits du chef des morts. A côté de la tombe de Mama Yemo, un espace est soigneusement gardé :
« Cet espace est réservé à Papa Marechal (Mobutu). Il sera enterré à côté de sa mère. Il ne peut pas être enterré à Kinshasa. Sa mère l’attend ici, depuis des années ».
Quant à moi, j’ai promis de revenir pour un documentaire sur les souvenirs des Mobutu à Gemena. Je ne sais pas quand, mais je sais que je vais revenir. Peut-être que la dépouille de Mobutu va me précéder ici à Genève (Lire Gemena).
De retour de Gemena, Patient LIGODI