Créée en mi-octobre dernier à l’issue d’un conclave tenu autour de Joseph Kabila, à Nairobi au Kenya, la plateforme politique et sociale « Sauvons la RDC de l’ancien chef de l’Etat a vu ses activités suspendues par le gouvernement congolais. Ses membres ont exprimé leur colère contre la décision du ministre de l’intérieur et sécurité.
Théophile Mbemba, ancien ministre et figure de proue de Sauvons la RDC, déconsidère la mesure de Jacquemain Shabani comme une guerre déclenchée contre la démocratie, fustigeant, selon ses mots, « un acte lâche qui sent la dictature et la tyrannie à plein nez ».
« La décision du Ministère de l'Intérieur d'interdire toutes les activités de la plateforme "Sauvons la RDC" sur l'ensemble du territoire national est une déclaration de guerre contre la démocratie et les droits fondamentaux de notre peuple…Nous condamnons avec la plus grande fermeté cet acte lâche qui sent la dictature et la tyrannie à plein nez. La peur de la vérité et de l'engagement citoyen ne justifie pas une telle dérive ! Où est la liberté d'expression ? Où est le droit d'association ? », s’interroge cet homme de lige de Joseph Kabila.
L’ancien directeur et dernier directeur de cabinet de l’ex président de la République a, lui aussi, brisé l’omerta face une décision qui vise, pour la deuxième fois, une organisation de Kabila. Présentant « Sauvons la RDC » comme « est un esprit » et « un vent qui canalise les aspirations de tout un peuple au changement », Néhémie Mwilanya estime que rien ne peut donc arrêter cette plateforme, d’autant plus que tous les congolais qui ont ras le bol de l'insalubrité, des embouteillages, de l'extrême pauvreté, de l'arbitraire, du népotisme, du chômage, en sont membre ».
Bien après le lancement de Sauvons la RDC, le gouvernement avait décidé de suspendre les activités de plusieurs partis politique qui en sont membres, à l’instar de Piste de Seth Kikuni, le MLP de Franck Diongo en exil, du LGD de Matata Ponyo et d’autres.
Sous la férule de Joseph Kabila, le conclave avait appelé à la tenue d’un dialogue inclusif et sincère, soutenu par les Églises catholique (Cenco) et protestante (ECC), afin de sortir le pays de la crise politique et sécuritaire actuelle. Les signataires avaient, eux, rejeté tout « monologue politique » initié par le président Félix Tshisekedi.
Samyr LUKOMBO