Après le PPRD, les activités du mouvement « Sauvons la RDC » suspendues par le gouvernement sur l'ensemble du territoire national

Les membres du mouvement "Sauvons la RDC"
Les membres du mouvement "Sauvons la RDC"

Le gouvernement de la République démocratique du Congo a une nouvelle fois durci le ton envers l’ancien Chef de l’État Joseph Kabila en ordonnant la suspension sur l’ensemble du territoire national, des activités relatives à son mouvement politique « Sauvons la RDC »  organisation politique née à la suite d'un conclave des forces politiques et sociales organisé au mois d'octobre dernier à Nairobi, au Kenya.

Cette instruction est du vice-premier ministre de l’Intérieur Jacquemain Shabani, dans un télégramme daté du lundi 1ᵉʳ décembre et adressé aux gouverneurs de provinces ainsi qu’à toutes les autorités. Il y promet des sanctions contre ceux qui ne respecteront pas ou n’appliqueront pas cette mesure dans leurs entités.

Sous la présidence de l’ancien chef de l’État Joseph Kabila, plusieurs responsables politiques et figures de la société civile congolaises s'étaient réunis du 14 au 15 octobre à Nairobi, au Kenya, pour un conclave sur « l’avenir du Congo ». À l’issue de ces travaux, ils ont annoncé la création d’un nouveau cadre politique baptisé « Mouvement Sauvons la RDC », destiné, selon eux, à « mettre fin à la tyrannie, restaurer la démocratie et favoriser la réconciliation nationale ».

Réunis autour d’un diagnostic jugé « alarmant » de la situation du pays, les participants ont dénoncé une « crise multiforme » en République démocratique du Congo, marquée, selon eux, par des dérives politiques, économiques et sociales. Dans leur déclaration finale, ils ont accusé le pouvoir en place d’avoir « violé la Constitution », « restreint l’espace démocratique » et « instrumentalisé la justice à des fins politiques ».

Sous la conduite de Joseph Kabila, le conclave a également appelé à la tenue d’un dialogue inclusif et sincère, soutenu par les Églises catholique (Cenco) et protestante (ECC), afin de sortir de la crise politique et sécuritaire actuelle. Les signataires ont rejeté tout « monologue politique » initié par le président Félix Tshisekedi.

Plutôt, le gouvernement avait décidé également de suspendre les activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) soupçonné d'être de mèche avec la rébellion AFC/M23 soutenue par Kigali. Une mesure condamnée avec fermeté par le Front Commun pour le Congo (FCC). Pour cette plateforme politique, qui avait porté la candidature d’Emmanuel Ramazani Shadary lors de la présidentielle de 2018, cette décision jugée arbitraire et dénuée de toute base légale traduit une instrumentalisation « éhontée » de la justice et de l’administration à des fins de règlement de comptes politiques.

Dans un communiqué daté du mardi 28 octobre 2025 et signé par Raymond Tshibanda, coordonnateur de la cellule de crise du FCC, le FCC rejette donc catégoriquement cette décision inconstitutionnelle et dénonce cet acharnement féroce contre tout ce qui porte le combat politique du Président de la République honoraire Joseph Kabila, symbole de souveraineté, de stabilité et de dignité nationale.

Clément MUAMBA