L’évêque du diocèse catholique de Butembo-Beni appelle l’Etat congolais à agir pour stopper les tueries des populations perpétrées les islamistes des Forces démocratiques alliées (ADF) dans l’est du Congo. Dans un message de compassion publié au lendemain de massacres de plus de 20 civils, dont plus de 15 abattus dans un centre de santé à Biambwe, sur l’axe Butembo-Manguredjipa, Mgr Sikuli Melchisédech déplore que l’Etat se retrouve dans un sommeil.
« Nous interpellons l’Etat congolais de se réveiller de son sommeil. Combien de morts faudrait-il pour que l’Etat s’assume en protégeant efficacement sa population et ses biens ? Trop c’est trop », s’indigne l’évêque.
Il regrette que ces tueries affectent négativement la vie des habitants dans ce village de son diocèse.
« Nous dénonçons l’incendie du centre de santé de référence de Biambwe. Nous déplorons aussi les conséquences de cette tragédie qui a entraîné le déplacement des populations fuyant l’horreur des tueries, la fermeture des écoles, la paralysie complète des activités économiques et champêtres, sans oublier le traumatisme que ce drame cause sur les personnes », réagit le prélat.
L’attaque de Biambwe est la plus grande enregistrée dans la zone à cheval entre la chefferie des Baswagha et le secteur des Bapere (Lubero) après celle de Ntoyo ayant fait 64 morts début septembre dernier. À Biambwe, les assaillants ont tué au moins 22 personnes, plus de 15 uniquement des malades et leurs gardes abattus au centre de santé qui a par la suite été pillé et incendié. Au-delà des malades, ils ont également tué plus de cinq personnes, calcinées dans leurs maisons aux quartiers Makuta et Mabiango où les ADF ont incendié 23 maisons dans l’ensemble, avant de se replier sur l’axe Masingi, débouchant dans la région de Vuyinga.
Le centre médical attaqué à Biambwe était géré par une congrégation des religieuses du diocèse de Butembo-Beni.
Claude Sengenya
