Des centaines d’habitants des villages de Ntoyo, Manguredjipa Centre et Kasenye, situés dans le secteur des Bapere (territoire de Lubero) au Nord-Kivu, où des combattants ADF ont tué au moins 72 civils dans la nuit du lundi au mardi 9 septembre, se déplacent vers des zones jugées sécurisées. Ils étaient visibles ce mercredi 10 septembre sur la route menant à Njiapanda, et d'autres prennent la direction de la ville de Butembo.
Malgré la présence des forces de sécurité, ces habitants préfèrent abandonner leurs maisons, craignant d’autres nouvelles attaques.
Selon Samuel Kakule Kagheni, président de la société civile dans le secteur des Bapere, la coalition FARDC-UPDF a concentré ses efforts dans la partie sud du territoire de Lubero, où elle mène depuis le mois de juin dernier, des opérations contre les ADF. Cet acteur demande que les mêmes efforts soient déployés dans le « triangle de la mort », où les combattants se seraient retranchés pour s’en prendre aux civils.
« Il y a un déplacement massif de la population. Ceux qui se trouvent à Mangurejipa commencent déjà à se diriger vers Butembo. Quant à la zone de Ntoyo, où un carnage a eu lieu, la population n’y a pas passé la nuit. C’est le tout premier massacre, et cela nous a profondément effrayés. Cela sème la terreur parmi la population. Nous, société civile, sommes en train de dénoncer ce qui se passe ici, chez nous, dans le secteur des Bapere, et surtout le silence complice de nos autorités », a-t-il confié à ACTUALITÉ.CD.
Cependant, la société civile déplore que les alertes concernant la présence des rebelles n’aient pas été prises en compte par les services de sécurité.
Après l'attaque, les assaillants se sont retranchés dans la forêt à l’ouest de Ntoyo. Les FARDC et l’UPDF y mènent actuellement des opérations de ratissage.
Les autorités militaires et administratives ont confirmé les faits et promettent de communiquer davantage dans les prochaines heures. Par ailleurs, le conseiller du gouverneur chargé des affaires humanitaires appelle les organisations spécialisées à venir en aide aux victimes.
Il s'agit de l’attaque la plus meurtrière enregistrée dans le secteur des Bapere (territoire de Lubero), où les combattants ADF opèrent depuis plus d’une année. Au moins 72 personnes ont perdu la vie dans cette nouvelle campagne sanglante menée par ces islamistes dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 septembre, à Ntoyo, un village de la localité de Mahoho, situé à près de 7 km à l’est de Manguredjipa, dans le secteur de Bapere (territoire de Lubero), au Nord-Kivu.
Plusieurs voix s’élèvent déjà pour dénoncer ce massacre de civils. C’est le cas du président du parti politique Ensemble pour la République, Moïse Katumbi, qui a condamné avec fermeté le massacre. L’opposant accuse les autorités sécuritaires, qui auraient été alertées en vain, de n’avoir pas agi à temps.
Josué Mutanava, à Goma