RDC : l'armée considère les allégations de Nangaa comme " une véritable fuite en avant à la manière d'un voleur qui crie au voleur pour tenter de maquiller ses multiples violations des engagements pris dans le processus de paix"

Le général Sylvain Ekenge, porte-parole adjointb des FARDC
Le général Sylvain Ekenge, porte-parole adjointb des FARDC

Après la sortie de Corneille Nangaa, coordonnateur politique de l’AFC-M23 (Alliance Fleuve Congo – M23), accusant une nouvelle fois le gouvernement via les FARDC de violer le cessez-le-feu et l’accord des principes signé à Doha, au Qatar, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo rejette ces accusations et considèrent que l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda est responsable de la persistance de l’insécurité dans l’Est de la RDC, en menant des attaques contre ses positions malgré les engagements pris dans les initiatives diplomatiques en cours au niveau international.

"Il s'agit d'une véritable fuite en avant à la manière d'un voleur qui crie au voleur pour tenter de maquiller les multiples violations des engagements pris dans le cadre des différents processus de paix en cours. Quand les Forces Armées de la RDC alertaient l'opinion nationale et internationale le 19 août 2025 pour la énième fois sur l'incessante et multiples attaques perpétrées par la coalition AFC/M23 et leurs alliés contre les positions des forces régulières au Nord-Kivu et au Sud-Kivu en tout cas , la vérité est sortie du dernier point de presse de Corneille Nangaa qui confirme les offensives menées par la coalition AFC/M23 et alliés dans les territoires de Mwenga et Haut Plateaux d'Uvira et de Fizi sans oublier une partie de Walikale zone ou leur présence n'était pas signalée avant la cessation des hostilités dictée par la signature de l'accord de Washington et de la déclaration de principes de Doha", a fait savoir devant la presse samedi 6 septembre 2025 le porte-parole des FARDC, le général major Sylvain Ekenge.

Pour étayer son argumentaire, l'armée via son porte-parole a présenté six individus interpellés dans les Hauts plateaux de Fizi et d’Uvira, accusés de collaboration avec les rebelles de l’AFC/M23 soutenus par le Rwanda. Selon Sylvain Ekenge, parmi eux figure un militaire rwandais en activité, identifié comme Nuyomugabo Sagel, membre des Forces de défense du Rwanda. 

Il y a également Byishimuse Dieudonné, originaire du Rwanda formé pour la cause de l'AFC/M23, Biringiro Bironi Tesane et Sadiki Elisa, combattants de l’AFC/M23,Ngaianga Ramazani, affilié au groupe armé Twirwaneho, Muhingirrwa Sangwa Vincent, agent de l’État et collaborateur présumé de la rébellion de l'AFC/M23.

"Cette sortie médiatique corrobore l'attitude belliciste de ce mouvement terroriste et sa détermination à saboter la mise en œuvre des processus de Washington et de Doha. Aujourd'hui, nous allons confirmer ce que Nangaa a dit par des preuves tangibles, matérielles, nous allons vous présenter six premiers individus arrêtés dans les Hauts Plateaux de Fizi, ils sont aujourd'hui ici à Kinshasa et on vous les présente dans cette salle. Parmi eux, il y a un militaire, un soldat deuxième classe des Forces de défense du Rwanda, il y a un qui a été aussi recruté je vais le détailler tout à l'heure là, c'est pour dire que tout ce que les agresseurs et leurs supplétifs disent tout haut, en tout cas ce n'est pas ce qu'ils font tout bas et dans l'ombre", a fait savoir Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC.

En dépit de la signature de la Déclaration de principes et le partage du projet d'accord aux parties prenantes par la médiation, le processus de Doha piloté par l'État du Qatar marque les pas sans des avancées concrètes sur terrain. 

Au cours d'une conférence de presse lundi 1er septembre à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, Corneille Nangaa, coordonnateur politique de l'AFC/M23 a accusé le régime Tshisekedi d'avoir violé l'un des points majeurs de la déclaration de principes à savoir la libération des prisonniers proches de l'AFC/M23. Face à cette situation l'AFC/M23 accuse Kinshasa d'être à la base du blocage et interpelle la communauté internationale à regarder la vérité en face et à en assumer sesresponsabilités.

Malgré les accusations mutuelles sur terrain, les délégués du gouvernement de la République Démocratique du Congo et ceux de la rébellion de l'AFC/M23 poursuivent le dialogue à Doha sous la médiation de l'État du Qatar. 

Selon le VPM, ministre de l'intérieur, Jacquemain Shabani, les discussions entre les deux parties, portent sur la mise en œuvre des mesures de confiance et le respect du cessez-le-feu sur le terrain des opérations dans l'Est de la RDC.

 « le blocage ne viendra pas du gouvernement, tout est mis en œuvre pour l'exécution des mesures de confiance », avait rassuré Jacquemain Shabani.

Clément MUAMBA