La rentrée scolaire 2025-2026 a été effective ce lundi 1er septembre dans plusieurs écoles de la ville de Goma, comme a pu le constater ACTUALITÉ.CD. Malgré l’appel au boycott lancé par les enseignants du secteur public, plusieurs établissements ont ouvert leurs portes, et des enfants, accompagnés de leurs enseignants, étaient bien présents. Les élèves en uniforme ont été aperçus sur les artères de la ville.
Les enseignants des écoles publiques et conventionnées disent mettre au premier plan l’intérêt supérieur des enfants. Tout en reprenant le travail, ils demandent au gouvernement de prendre ses responsabilités en payant les enseignants qui attendent d’être pris en charge depuis le début de cette année scolaire.
Dans une classe de 6ᵉ primaire à l’école primaire d’application de l’institut Mont Goma, une école située en plein centre-ville, très motivés, les élèves ont tous répondu présents. Le directeur de cette école publique, Mwamba Bukoko John, a demandé au gouvernement d’honorer ses promesses en payant les nouvelles unités, qui se retrouvent aussi dans son établissement.
« La rentrée scolaire a bien eu lieu, comme nous l’avions annoncé. Cette année, nous avons choisi de ne pas commencer par la grève. En effet, cela faisait longtemps que chaque année scolaire débutait systématiquement par des mouvements de grève. Cependant, le gouvernement au niveau national, ainsi que les autorités provinciales, ont mis en place des mesures d’accompagnement de la gratuité de l’enseignement. Ainsi, les parents vont soutenir cette gratuité, notamment en contribuant au niveau de l’école primaire, dans toutes les écoles publiques situées sur l’ensemble du territoire libéré par l’AFC-M23.
Ici, chez nous, de nouvelles unités ont été créées. Il y en a trois. Mais nous avons estimé qu’il était important de continuer à revendiquer, tout en travaillant. Il est vrai que les revendications des enseignants sont légitimes. Et je profite pour demander au gouvernement de prendre ses responsabilités », a-t-il déclaré.
Cependant, le Syndicat des enseignants du Congo (SYECO) a maintenu son mot d’ordre de grève. Ses membres dénoncent l’inaction du gouvernement face à leurs revendications, parmi lesquelles : la suppression des zones salariales ; l’uniformisation de la prime liée à la gratuité de l’enseignement ; et la garantie d’une retraite digne.
Shamavu Bahala, des forces syndicales nationales (FOSYNAT), une structure de défense de droit des enseignants au Nord-Kivu explique que les enseignants ont assez patienté. Il demande aux parents qui hésitent encore, d'envoyer leurs enfants à l’école, car les cours ont déjà commencé depuis ce lundi.
« Nous demandons aux parents de bien préparer leurs enfants en les envoyant à l’école, mais aussi d’avoir confiance en nos autorités, tant au niveau provincial que national. Celui qui veut rester dans l’illusion d’une gratuité totale gardera son enfant à la maison. Par contre, celui qui est réaliste enverra son enfant à l’école, tout en se préparant à assumer une partie des frais scolaires, car, jusqu’à présent, le gouvernement n’a donné aucune suite à nos revendications », a-t-il indiqué.
Certains parents à Goma n'ont pas envoyé leurs enfants à l'école ce lundi. Ils justifient cela par la situation socioéconomique très précaire, aggravée par la fermeture des banques à Goma.
La rébellion de l'AFC/M23, qui occupe la ville de Goma depuis le mois de janvier, a invité les parents à envoyer les enfants à l’école dans les différentes zones sous son contrôle.
À une semaine déjà de la rentrée scolaire, les enseignants des territoires de Masisi et Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, tiraient la sonnette d’alarme. Sans salaire depuis plus de six mois pour la majorité d’entre eux, ces professionnels de la craie exigeaient du gouvernement congolais le paiement immédiat de leurs arriérés comme condition à la reprise des cours.
Josué Mutanava, à Goma