La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) considère la signature de la déclaration de principes entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et l’Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars (AFC/M23) comme un pas essentiel sur la voie d’une paix durable.
Signée à Doha sous la médiation de l’État du Qatar, cette déclaration reflète la volonté des parties à privilégier les moyens pacifiques, à instaurer un cessez-le-feu, et à mettre en place un mécanisme conjoint pour en définir les modalités.
« Cette importante déclaration s’inscrit dans une dynamique d’apaisement des tensions en faveur de la protection des populations civiles durement affectées par le conflit. Nous saluons les engagements pris et appelons à leur mise en œuvre de bonne foi dans les délais prescrits », a déclaré dans un communiqué ce samedi 19 juillet 2025 Monsieur Bruno Lemarquis, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies en RDC et Chef par intérim de la MONUSCO.
La MONUSCO se réjouit de l’engagement des parties à permettre le retour volontaire, sécurisé et digne des personnes déplacées internes et des réfugiés vers leurs lieux ou pays d’origine. Elle encourage également le dialogue inclusif, crucial pour aborder les causes profondes du conflit et instaurer une paix durable. Selon le communiqué, la Mission souligne la référence dans la déclaration de l’importance de la protection des civils et de l’appui au cessez-le-feu, avec le soutien de la MONUSCO et des mécanismes régionaux. Elle réaffirme sa disponibilité à appuyer la cessation des hostilités, notamment à travers l’établissement d’un mécanisme de vérification crédible et consensuel.
"La MONUSCO exhorte toutes les parties à respecter leurs engagements, à agir de bonne foi à chaque étape du processus, et à accorder la priorité aux droits humains, à la sécurité et aux aspirations du peuple congolais dans toutes les décisions. La Mission rend hommage à l’État du Qatar, en particulier au Ministre d’État aux Affaires étrangères, Dr Mohammed bin Abdulaziz Al-Khulaifi, dont la médiation a facilité ce rapprochement", ajoute le communiqué de la Monusco.
Selon le communiqué, la Mission reste pleinement mobilisée pour soutenir les efforts de paix, de réconciliation et de stabilisation en RDC, en étroite coopération avec les autorités nationales, les partenaires régionaux et internationaux, conformément à son mandat.
Le texte, paraphé après trois mois de négociations directes facilitées par l’État du Qatar, vise à encadrer les prochaines étapes du processus de paix. Selon le document, les Parties s’engagent à mettre en œuvre les dispositions de la présente déclaration de principes immédiatement après sa signature, et au plus tard le 29 Juillet 2025. Les parties conviennent d’ouvrir des négociations directes immédiatement après la mise en œuvre des engagements contenus dans la présente déclaration de principes, en vue de lancer les discussions sur un accord de paix au plus tard le 8 Août 2025.
Selon toujours la déclaration de principes, ces négociations s’inscriront dans le cadre de l’Accord de paix entre la République Démocratique du Congo et la République du Rwanda, signé à Washington le 27 Juin 2025. Les Parties s’engagent à mener les négociations d’un accord de paix global dans un esprit de responsabilité, de coopération et de compromis, avec pour objectif de parvenir à un consensus et de signer l’accord au plus tard le 17 Août 2025.
La signature de cet accord de principes intervient dans un contexte marqué par des accusations entre le gouvernement congolais et la rébellion de l'AFC/M23 de renforcement militaire dans les lignes des fronts et sur l'ensemble du théâtre des opérations. Pour Kinshasa, la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda ambitionne de prendre le contrôle de la ville d'Uvira dans la province du Sud-Kivu et d'autres parties du pays encore sous contrôle des FARDC.
Depuis le début de l'année, les violences se sont intensifiées dans cette partie du pays frontalière du Rwanda à la suite des offensives de l'AFC/M23 et des troupes rwandaises (RDF) sur Goma et Bukavu dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Ces combats avec l'armée régulière, ont fait des milliers de morts, selon le gouvernement congolais et l'ONU aggravant davantage la crise humanitaire pour des centaines de milliers de personnes déplacées.
Clément MUAMBA