Enlèvements à Goma : la LUCHA appelle Bintou Keïta à agir pour retrouver Aloys Bigirumwami et les autres jeunes disparus

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Bintou Keita et Corneille Nangaa en conférence de presse à Goma

Le mouvement citoyen congolais Lutte pour le Changement (LUCHA) a lancé ce vendredi 13 juin lors d’un point de presse tenu à Kinshasa, un appel aux autorités congolaises, aux institutions internationales et à la société civile pour agir face à une série d’enlèvements de jeunes dans l’est de la République Démocratique du Congo, et notamment à la disparition d’Aloys Bigirumwami, un militant actif de l’organisation.

Selon la LUCHA, Aloys Bigirumwami aurait été enlevé le 13 mai dernier à Goma par des éléments armés affiliés au mouvement rebelle M23, appuyé par le Rwanda, en compagnie de plusieurs autres jeunes. Depuis un mois, aucune information n’a été communiquée sur leur sort ni sur leur lieu de détention.« Cette disparition, tout comme celles d’autres jeunes dans les zones occupées par l’AFC/M23, est une atteinte grave aux droits fondamentaux garantis par le droit international humanitaire », a déclaré le mouvement.

L’organisation dénonce en outre l’absence de réaction officielle des autorités congolaises et des institutions internationales. La LUCHA affirme que l’inaction du gouvernement constitue une trahison de son devoir régalien de protéger les citoyens, tandis qu’elle fustige le silence de la communauté internationale, notamment de la MONUSCO, de la CIRGL, de l’ONU, de l’Union africaine et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Dans ce contexte, la LUCHA appelle à la libération immédiate et sans condition de tous les jeunes enlevés ; et à l’engagement actif du CICR dans le recensement des détentions illégales et la facilitation d’un dialogue humanitaire avec les responsables du M23.

Le mouvement alerte également sur des témoignages faisant état de rafles et d’enlèvements ciblés de jeunes dans les localités de Bweremana, Bubale, Rutshuru et Kalehe. Ces jeunes seraient détenus de force dans des camps contrôlés par le M23, dans des conditions jugées préoccupantes.

Face à ce climat d’insécurité et de répression, la LUCHA réaffirme sa solidarité avec les familles des disparus et appelle les Congolais et les amis du Congo à élever la voix pour défendre la vie et la dignité humaine. « Chaque jour de silence est un jour de plus de souffrance pour les familles », prévient-elle, tout en rappelant aux auteurs de ces actes que « ces crimes ne resteront pas impunis »

Créée par de jeunes militants congolais, la LUCHA est un mouvement citoyen non-partisan et non-violent engagé pour la justice, la paix et les droits humains en République Démocratique du Congo.

Nancy Clémence Tshimueneka