Martin Fayulu après sa rencontre avec Félix Tshisekedi : "nous nous sommes dits que jamais sous notre ère que le Congo sera balkanisé"

Après son échange avec le chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi, le président du parti politique Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDE) Martin Fayulu a émis le vœu de voir se créer un "camp de la patrie" pour faire face à l'agression Rwandaise via la rébellion du M23. Interrogé sur une éventuelle participation dans les institutions, Martin Fayulu Madidi a répondu que ce point n’a pas fait l’objet de discussions avec Félix Tshisekedi.

"Ce point là n'a pas fait l'objet de nos discussions, nous avons discuté, nous sommes congolais et nous avons des frères et sœurs qui souffrent, des enfants qui souffrent, des enfants qui dorment à la belle étoile, des enfants et des gens qui meurent tous les jours, aujourd'hui à Goma combien de gens sont morts ? Aujourd'hui à Beni, Butembo, aujourd'hui à Bukavu combien de gens ont été mal traités par des gens qui ont occupé nos territoires, nos localités. C'est de ça que nous avons parlé, nous sommes humains, nous avons lutté dans ce pays, nous n'avons pas lutté pour que demain le Congo soit balkanisé nous avons dit, lui et moi, nous nous sommes dits que jamais sous notre ère que le Congo sera balkanisé", a déclaré Martin Fayulu à l'issue de l'entretien.

Alors que le pays fait face à l'agression rwandaise via la rébellion du M23, l'actuel régime de Félix Tshisekedi accorde plus d'importance aux initiatives extérieures et jusque-là ne s'inscrit pas dans le schéma d'un dialogue national tel que voulu par certaines forces socio-politiques congolaises. Pour Félix Tshisekedi, jusque-là seules les consultations menées par son conseiller spécial en matière de sécurité Eberande Kolongele comptent et censées conduire à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale. Une démarche contestée par plusieurs leaders politiques de l'opposition. Depuis la fin de ces consultations, le gouvernement d'Union nationale tant attendu n'est pas toujours connu.

Comme plusieurs leaders de l'opposition qui ont boycotté les consultations de monsieur sécurité de Félix Tshisekedi, Martin Fayulu soutient également le projet pacte social mené par l'église catholique et l'église protestante. Cette démarche n'est pas du tout appréciée du côté du régime qui estime que l'église n'a pas pour rôle de s'immiscer dans les affaires politiques.

La démarche de Martin Fayulu annonçant sa volonté de rencontrer le président Félix-Antoine Tshisekedi avait surpris l'environnement sociopolitique congolais quelques semaines après avoir cosigné un communiqué conjoint avec Joseph Kabila Kabange, Moïse Katumbi Chapwe, Delly Sesanga appelant à un dialogue national pour la sortie de crise. Au regard des positions affichées par Martin Fayulu à l'endroit de Félix Tshisekedi depuis les élections de 2018,  certains observateurs voient dans la démarche de Martin Fayulu la volonté de vouloir intégrer les institutions malgré le fait qu'il s'est toujours considéré président " élu" de la RDC.

Clément MUAMBA