Le projet de loi de finances rectificative de l'exercice 2025 a été déclaré recevable par les députés nationaux lors de la plénière de lundi 2 juin 2025 au Palais du Peuple. Ce texte présenté par le Ministre d'État, ministre du Budget Aimé Boji Sangara est chiffré à hauteur de 50 691,8 milliards de francs congolais (environ 17,2 milliards de dollars), en équilibre entre recettes et dépenses, soit une baisse de 1,7 % par rapport au budget initial de 51 553,5 milliards de francs congolais.
La recevabilité de ce texte a été faite sans débat sur proposition du président de l'Assemblée nationale et approuvée par l'assemblée plénière pour des raisons stratégiques d'autant plus qu'il contient en son sein certaines informations considérées comme «sensibles» en lien avec le secteur de la défense et sécurité. Selon le speaker de la chambre basse du parlement, les amendements vont se faire en commission avec un délai de 3 jours.
« La plénière souveraine a décidé que le débat se passe et les amendements au sein de la Commission Défense et Sécurité. L'Assemblée plénière déclare recevable le projet de loi de finances rectificative de l'exercice 2025. Nous l'envoyons pour examen approfondi à la Commission Ecofin et de contrôle budgétaire, nous accordons à cette Commission un délai de 3 jours maximum en vue de réaliser le travail lui confié et d'en déposer le rapport au bureau de l'Assemblée nationale », a déclaré Vital Kamerhe, président de l'Assemblée nationale.
Selon Aimé Boji Sangara, ce collectif budgétaire repose sur une croissance du PIB attendue à 5,3 %, une inflation moyenne de 8,8 %, un taux de change moyen de 2 859,2 francs congolais pour un dollar, et un PIB nominal estimé à 2 239 489,7 milliards de francs congolais. La pression fiscale est révisée à la baisse, passant de 15,1 % à 12,5 %, en raison d’une diminution des recettes courantes.
Aimé Boji Sangara, ministre du Budget a souligné qu’il s’agit d’un budget de « combat », prenant en compte les effets de l’agression rwandaise contre la RDC, des mesures de réduction du train de vie des institutions, du renforcement des crédits pour la défense et la sécurité, de l’augmentation des charges diplomatiques et communicationnelles, des dépenses humanitaires, du programme PDDR, ainsi que du démarrage du fonds d’investissement stratégique.
Ce budget rectificatif met l’accent sur la gratuité de l’enseignement, la couverture santé universelle, la poursuite du PDL-145T, la diversification de l’économie et la préservation du pouvoir d’achat. Pour assurer la soutenabilité des finances publiques, le collectif budgétaire est aligné sur l’objectif du solde budgétaire intérieur du programme avec le FMI, intégrant un appui budgétaire de 165,4 millions de dollars de la Banque mondiale et un financement de 266,7 millions de dollars attendu du FMI dans le cadre du programme FEC. Ces appuis permettront de financer partiellement le déficit au niveau des investissements.
Clément MUAMBA