La Société Nationale d’Électricité (SNEL), première entreprise publique de la République Démocratique du Congo (RDC) en termes de chiffre d’affaires (plus de 1 milliard USD), a récemment achevé un processus de recrutement innovant our stabiliser sa gestion et renforcer ses capacités opérationnelles. Cette réforme marque une rupture avec les pratiques traditionnelles de nomination et s’inscrit dans une vision à long terme visant à moderniser la gouvernance de l’entreprise et à répondre aux défis énergétiques du pays.
Depuis deux ans, la SNEL fonctionnait avec 11 postes de direction sur 13 occupés par des intérimaires, tandis que deux postes restaient vacants. Pour mettre fin à cette instabilité, l’entreprise a initié, en novembre 2024, un processus de recrutement fondé sur la méritocratie, la transparence et les standards internationaux. Cette démarche novatrice vise à garantir une gestion plus efficace et à instaurer une culture d’excellence au sein de l’entreprise.
Contrairement aux pratiques habituelles, où les nominations étaient décidées uniquement par le Conseil d’Administration et la Direction Générale, la SNEL a opté pour une approche inclusive. Un appel à candidatures interne a été ouvert à tous les cadres de l’entreprise, offrant ainsi une chance égale à chacun de postuler aux postes vacants.
Pour encadrer ce processus, un Comité élargi a été constitué, composé de membres du Conseil d’Administration, de la Direction Générale, de représentants de la Primature, du Budget, du Ministère du Portefeuille et du Ministère des Ressources Hydrauliques. Le Président de la délégation syndicale nationale a également été invité en tant qu’observateur, renforçant ainsi la crédibilité et la transparence du processus. Deux cabinets spécialisés en ressources humaines ont été engagés pour garantir une évaluation rigoureuse et impartiale des candidats.
Tous les candidats ont passé un entretien approfondi devant ce Comité élargi, où leurs compétences, leur expérience et leur vision pour l’entreprise ont été minutieusement évaluées. À l’issue de ce processus, 11 postes de direction sur 13 ont été pourvus et validés par le Comité. Les deux postes restants feront l’objet d’un nouvel appel à candidatures afin d’assurer une sélection minutieuse des profils qualifiés.
Les candidats retenus exerceront leurs fonctions avec des objectifs précis et feront l’objet d’une évaluation rigoureuse de leurs performances. Ce processus a également permis de découvrir des talents prometteurs au sein de l’entreprise, qui seront prochainement nommés à d’autres postes stratégiques.
La question des agents de la SNEL sans fonction, communément appelés « sous le manguier », a également été abordée. Un engagement a été pris pour engager des discussions constructives visant à leur proposer de nouvelles fonctions où ils pourront pleinement s’épanouir et contribuer positivement à la compagnie. Cette initiative témoigne de la volonté de la SNEL de valoriser l’ensemble de ses ressources humaines.
En valorisant les compétences internes, la SNEL entend renforcer la motivation de ses 17 000 employés, dont 7 000 employés directs, et instaurer une culture d’excellence, de reconnaissance du mérite et de responsabilisation. Cette réforme managériale permet à la SNEL de se doter des capacités nécessaires pour engager des réflexions stratégiques et initier des actions visant à renforcer sa production énergétique.
Plusieurs pistes de développement sont actuellement à l’étude pour améliorer durablement l’offre d’électricité dans le pays, selon trois horizons temporels : court terme, moyen terme et long terme.
Des projets d’avenir prometteurs
La mise en état du groupe G25, prévue pour le premier trimestre 2026, cette opération devrait permettre d’ajouter une puissance additionnelle de 15 MW, contribuant ainsi à stabiliser l’approvisionnement à court terme. La construction de centrales photovoltaïques est une solution, en raison de son investissement réduit et de sa mise en œuvre rapide, qui constitue une réponse efficace pour diversifier le mix énergétique et renforcer l’offre en électricité dans les délais les plus courts.
La remise à niveau des groupes G23, G24 et G26 d’Inga II vise à restaurer et moderniser ces infrastructures clés pour améliorer leur rendement. Une fois réalisée, elle devrait permettre d’ajouter une puissance énergétique moyenne de 216 MW. Le lancement du projet Inga III, encore en phase de préparation, permettra de mobiliser d’importantes ressources hydrauliques pour répondre aux besoins croissants du pays.
La construction de nouvelles centrales hydroélectriques est en cours d’étude pour évaluer la faisabilité de nouveaux projets dans des régions stratégiques telles que la Grande Province Orientale et le Grand Kasaï.