Le Conseil de l’Union Européenne va se réunir le lundi 17 mars prochain pour évaluer une nouvelle fois la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo où la rébellion du M23 mène la guerre avec le soutien du Rwanda. Le Conseil va également annoncer le même jour, des sanctions individuelles contre des responsables rwandais, a appris ACTUALITE.CD des sources diplomatiques.
« Ces sanctions ont été retardées pour s’imprégner de la situation sur le terrain, maintenant le Conseil est prêt », a confié un diplomate.
L’UE avait déjà confirmé qu’une liste était en cours de préparation pour des sanctions individuelles visant des autorités rwandaises.
« La question des sanctions à titre individuel, ce qu'on a fait le 24 février jour de la réunion du Conseil c’est qu'on a pris une décision politique de continuer les préparations pour établir une liste de certains individus et maintenant ce sont nos collègues juridiques légaux au siège qui s'en occupent avec les préparations, donc, on entre dans le détail », avait déclaré le 5 mars dernier à Kinshasa, Johan Borgstam, le représentant spécial de l’Union Européenne pour la région des Grands Lacs.
L’UE avait pris jusque-là des sanctions politiques contre le Rwanda pour son rôle dans la déstabilisation de l’est congolais en suspendant ses consultations en matière de défense avec le Rwanda et annoncé un réexamen du mémorandum d’entente sur les matières premières stratégiques.
Pendant ce temps, le Rwanda mène une tournée diplomatique en Europe. Ce vendredi, le ministre des affaires étrangères du Rwanda, Olivier Nduhungirehe a notamment rencontré Kaja Kallas, haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et de la politique de sécurité, vice-présidente de la Commission européenne.
Si l'UE inflige des sanctions individuelles aux acteurs rwandais, elle va également rejoindre les États-Unis qui avaient déjà donné le ton. Il y a quelques semaines, les USA ont annoncé des sanctions financières contre le ministre de l’intégration régionale rwandais, James Kabarebe, accusé d’« orchestrer le soutien » du Rwanda au M23 dans l’est de la RDC. James Kabarebe est une « personnalité politique et militaire de premier plan qui a joué un rôle essentiel dans les conflits en RDC ces trois dernières décennies ». À côté de lui, il y avait également le porte-parole du M23 Lawrence Kanyuka qui a été sanctionné.