RDC : le gouvernement met en jeu des millions de dollars pour l’arrestation des chefs de l’AFC/M23

Les rebelles du M23 à Bukavu le 20 février 2025
Les rebelles du M23 à Bukavu le 20 février 2025

Le ministre d’État chargé de la Justice et garde des Sceaux, Constant Mutamba, a annoncé une récompense totale de 9 millions de dollars américains pour l’arrestation de plusieurs individus recherchés. Sur ce montant, 5 millions de dollars sont promis pour la capture de Corneille Nangaa, Bertrand Bisimwa et Sultani Makenga, respectivement chef de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), coordonnateur du M23, et chef militaire de ce mouvement rebelle, actif dans les provinces du Nord et du Sud Kivu.

Dans document consulté par ACTUALITÉ.CD, le ministre de la Justice a également annoncé une récompense de 4 millions de dollars pour toute personne permettant l’arrestation des journalistes exilés Pero Luwara et Merveille Baelenge, qu’il accuse de complicité avec les rebelles.

« Le ministre d’État chargé de la Justice et garde des Sceaux annonce qu’une récompense de 5 000 000 USD est offerte à toute personne permettant l’arrestation des condamnés Corneille Nangaa, Bertrand Bisimwa et Sultani Makenga. En outre, une prime de 4 000 000 USD sera accordée pour toute information menant à l’arrestation de leurs complices en fuite, notamment Pero Luwara, Irenge Barlenge, ainsi que d’autres individus recherchés », peut-on lire dans ce communiqué.

Condamné à mort pour crimes de guerre, trahison et participation à un mouvement insurrectionnel, l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, a vu ses biens saisis en janvier dernier par le ministère de la Justice. Mis aux enchères, ces biens n’avaient toutefois pas trouvé preneur et ont finalement été affectés à différents services de l’État, notamment la justice civile et militaire.

De son côté, Pero Luwara, ancien journaliste de Digital Congo et responsable de la chaîne YouTube CPL TV, a quitté la RDC depuis début 2022. Le parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe avait émis un mandat d’arrêt contre lui, accompagné d’un avis de recherche. À travers ses interventions, il avait sévèrement critiqué le régime en place, s’attaquant parfois de manière virulente et frontale au Président de la République.

Samyr LUKOMBO