RDC: les rebelles du M23 procèdent au rapt des patients dans des hôpitaux à Goma, l'ONU s'inquiète et appelle à mettre fin à ces pratiques

Les rebelles du M23 à Goma
Les rebelles du M23 à Goma

Le Haut Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l'Homme a exprimé ses "vives inquiétudes" à la suite des attaques de la rébellion du M23 soutenus par le Rwanda contre les hôpitaux à Goma, Chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Selon le Haut Commissariat, au moins 130 hommes malades et blessés ont été enlevés la semaine dernière par le M23 durant ces attaques et des patients kidnappés sont accusés par la rébellion d'être des soldats de l'armée congolaise ou des wazalendo.

En effet, les rebelles ont fait irruption dans deux principaux hôpitaux de Goma pour mener cette opération.

"Nous sommes gravement préoccupés par la sécurité et le bien-être d’au moins 130 hommes malades et blessés que les rebelles du M23 ont enlevés la semaine dernière dans deux hôpitaux de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo. Des combattants du groupe soutenu par le Rwanda ont attaqué l'hôpital CBCA Ndosho et l'hôpital Heal Africa dans la nuit du 28 février, emportant 116 patients de l'hôpital CBCA et 15 autres de Heal Africa, accusés d'être des soldats de l'armée congolaise ou des membres de la milice pro-gouvernementale wazalendo", a déclaré lundi 3 Mars 2025 la porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani.

Dans cette déclaration, le Haut Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l'Homme appelle ce mouvement rebelle proche de Kigali à mettre fin à ces "arrestations arbitraires" et à relâcher immédiatement ces patients afin qu'ils puissent être pris en charge.

"Il est profondément affligeant que le M23 arrache des patients de leurs lits d’hôpital lors de raids coordonnés et les détienne au secret dans des lieux tenus secrets. Il doit immédiatement les libérer et les ramener à l’hôpital afin qu’ils puissent poursuivre leur traitement médical, et prendre des mesures rapides et concrètes pour mettre un terme à ces raids arbitraires et abusifs. En vertu du droit international humanitaire, qui doit être respecté par toutes les parties au conflit en cours, les blessés et les malades doivent pouvoir recevoir les soins médicaux et l’attention dont ils ont besoin. Les hôpitaux doivent être respectés et protégés en toutes circonstances, notamment en s’abstenant de toute interférence avec leur fonctionnement", a ajouté la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani.

Depuis l'occupation de la ville de Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu, la ville est devenue invivable selon plusieurs témoignages. Des cas d'arrestations et d'enlèvements par les rebelles du M23 sont de plus en plus signalés dans la ville de Goma et cette situation suscite une grande inquiétude, notamment parmi les jeunes, les hommes adultes devenus de plus en plus cibles des rebelles.

La rébellion du M23 soutenue par le Rwanda fait désormais face aux défis de la gouvernance des zones sous son contrôle. Au regard de la détérioration de la situation sécuritaire dans les zones sous contrôle de la rébellion particulièrement à Goma, démontrent selon plusieurs observateurs que le mouvement rebelle proche de Kigali n'a pas encore le contrôle total de la situation craignant tout mouvement du côté de la population.

Clément MUAMBA