RDC-M23 : au moins deux morts lors de l'explosion d'une bombe à Turunga (Nyiragongo)

Turunga sur la carte de Nyiragongo
Turunga sur la carte de Nyiragongo

Au moins deux personnes ont été tuées à la suite de l’explosion d'une bombe ce jeudi 23 janvier, au village Turunga, dans le groupement Mudja (territoire de Nyiragongo), au Nord-Kivu. Selon nos sources, la bombe a été larguée par les éléments de la coalition M23/RDF à partir de la ligne de front de Kibumba où ils s’affrontent avec les FARDC, appuyées par les combattants locaux, dits « wazalendo ». Les victimes sont membres d'un couple surpris par l’explosion dans leur domicile. 

« La bombe est venue de la ligne des fronts de Kibumba. Les FARDC pilonnent les positions des éléments du M23. C'est ainsi que eux aussi répliquent en larguant des bombes. La première est tombée dans la parcelle, située à moins de 300 mètres de chez moi. Il y avait un couple dans la maison. Directement, ces deux personnes sont mortes », témoigne à ACTUALITE.CD, un habitant voisin du lieu où l’explosion s'est produite. 

Deux autres bombes sont tombées près du camp des déplacés de Bushagara mais sans causer des dégâts matériels et humains. Ces pratiques rappellent le mode opératoire de cette rébellion en 2012 en vue de créer la psychose et la panique au sein  de la population, indique Julien Paluku, alors gouverneur du Nord-Kivu.

« Nous avons déjà parcouru des moments comme ceux-ci. Je vous exhorte à ne pas céder à la panique. Soyons tous rangés derrière nos forces de défense et de sécurité. C'est donc le moment, pour chacun d'entre nous d'appuyer nos forces avec tout ce qu'on peut avoir en terme des vivres. Que ça soit l'eau, les biscuits, les sardines. Faisons comme on l'a fait en 2012. La République ne peut pas pleurnicher tout le temps. Il est vrai, la guerre sera longue, l'émotion est totale mais la République ne capitule pas. La République ne s'avoue jamais vaincue face à la progression d'un rebelle, nous devons rester unis derrière nos forces armées et je suis convaincu que la République restera une et indivisible », a dit Julien Paluku, dans un message ce jeudi. 

Pris de panique, plusieurs déplacés vident les camps de Bushagara, Kanyaruchinya et autres et prennent la direction de la ville de Goma pour se mettre à l'abri de ces bombardements. 

Pendant ce temps, d'intenses combats opposent depuis tôt le matin de ce jeudi les éléments de la coalition M23/RDF aux FARDC, appuyées par les combattants locaux « Wazalendo » à Sake et ses environs, à une vingtaine de Km de Goma, dans le territoire de Masisi. Selon nos sources, les deux camps se disputent le contrôle de la cité de Sake, qui constituait le dernier verrou des forces gouvernementales avant d'atteindre la capitale du Nord-Kivu. Des détonations d'armes lourdes entendues dans l'Ouest de Goma provoquent une panique généralisée au sein des habitants et des déplacés qui prennent la direction du centre ville. Des écoles ont renvoyé les élèves et les activités socio-économiques tournent au ralenti. Une confusion règne cependant au sujet de qui, entre les FARDC et le M23, contrôle la cité de Sake. 

Face à la détérioration de la situation sécuritaire à Sake et ses environs, le président de la coordination urbaine de la société civile forces vives de Goma, Mario Ngavho appelle également les habitants de la ville volcanique à ne pas céder à la panique. Il les invite par ailleurs à la résistance et à ne pas quitter la ville de Goma.

Jonathan Kombi, à Goma