Noël à Bandundu : entre tristesse et désolation dans le camp des déplacés de Kwamouth

Photo d'illustration
Les déplacés de Kwamouth

Anxiété, inquiétude et désolation : tel est le climat qui a régné mercredi sur le site des déplacés de Kwamouth, installés dans les entrepôts du marché central de Bandundu.

La fête de Noël, célébrée ce mercredi 25 décembre, n'a apporté aucune réjouissance particulière. La tristesse semblait dominer chez la plupart des locataires de ces entrepôts, dans une atmosphère marquée par une profonde détresse chez les enfants, les femmes et les hommes, dont le nombre dépasse les six cents.

Le problème reste, sans surprise, le manque de nourriture et de vêtements neufs pour leurs enfants. Alors qu’ils espéraient des gestes philanthropiques de personnes de bonne volonté, aucun bon samaritain ne s'est manifesté ce 25 décembre dans leur camp.

Rencontré en début de soirée, Bienvenu Kasiama, un père de famille, a exprimé son angoisse face à une situation qui le rend incapable de subvenir aux besoins de sa famille en ce jour de fête.

"Les enfants des amis, ici à Bandundu, ont acheté les meilleurs vêtements que nous voyons aujourd'hui, de nouveaux modèles. Mais nos enfants souffrent, ils restent à nos côtés pour nous poser des questions : 'Papa, qu'est-ce que nous allons manger ? Papa, comment allons-nous fêter ? Qu'allons-nous porter ?' Je suis vraiment désespéré", a-t-il confié.

Et de poursuivre :

"J’ai de la douleur. Nous n’avons reçu aucune aide ni de partenaires pour nous permettre de fêter comme les autres. Nous n’avons même pas à manger."

Un chef de famille d’accueil, qui héberge quinze enfants dans son ménage, témoignait également de sa désolation. Son unique espoir reposait sur une aide éventuelle ce 25 décembre, mais jusqu’en début de soirée, rien n’était venu.

"Je n’ai rien dans ma maison. J’ai quinze enfants, et je n’ai rien. Je pensais qu’on recevrait de l’aide, mais personne n’est venu. Que puis-je faire ? Je ne vais pas non plus me pendre à cause de Noël. Ces enfants n’ont eu ni chaussures, ni vêtements, encore moins de nourriture", a-t-il déclaré.

Pour la fête de la Saint-Sylvestre, il espère ne pas vivre les mêmes conditions.

"Que les autorités volent à notre secours. Même si nous n’avons pas bien fêté Noël, il reste une semaine. Si elles ont de l’amour, qu’elles viennent nous aider. Que le 1ᵉʳ janvier ne se passe pas de cette façon", a-t-il ajouté.

Des conditions d’accueil précaires inchangées malgré des alertes

Cela fait plus de deux ans, jour pour jour, que les déplacés, fuyant les incursions des miliciens Mobondo à Kwamouth, vivent dans la ville de Bandundu, chef-lieu de la province du Kwilu. Ils logent dans les entrepôts du marché central, sans lits ni nattes.

L’unique assistance gouvernementale reçue remonte à décembre 2022. À ce jour, au moins 110 décès ont été enregistrés, liés à la malnutrition, au manque de soins de santé et à une alimentation insuffisante.

Jonathan Mesa