Ce jour-là, aux premières heures du 30 octobre 1974, Kinshasa connaissait l’un des plus grands événements de son histoire : le combat entre Muhammad Ali et Georges Foreman. Cette manifestation sportive de niveau international a eu lieu dans la capitale congolaise, au stade du 20 mai, devenu depuis le stade Tata Raphaël, un lieu mythique en raison de cet événement qui s’est soldé par une victoire symbolique d’Ali sur Foreman.
Ce combat, bien plus qu’un simple événement sportif, incarnait la force, la persévérance et le triomphe. Il a placé le pays au cœur de l’attention mondiale, captivant l’intérêt des médias, des amateurs de sports et des curieux. Kinshasa s’était transformée en un épicentre vibrant de sport et de culture, un lieu où l’espoir et le courage résonnaient avec intensité.
Cependant, avec les célébrations des 50 ans de ce combat qui a opposé des Américains en RDC, une proposition a été faite pour rebaptiser le stade Tata Raphaël en stade Ali-Foreman. Une proposition qui passe bien auprès du ministre congolais du Tourisme, Didier M’Piamba, qui y voit même un intérêt touristique pour la première ville de la RDC, même si le complexe devrait garder le nom de Tata Raphaël.
« En rendant hommage à cet événement emblématique, je salue la proposition de renommer le stade où a eu lieu ce combat historique en stade Ali-Foreman », a déclaré le ministre dans une communication.
Et d’ajouter :
« Ce geste ne sera pas seulement une manière de célébrer deux légendes, mais aussi de renforcer notre identité culturelle et de promouvoir notre patrimoine sportif. Le complexe, quant à lui, continuera à porter le nom de Tata Raphaël, en hommage à cet homme qui a tant fait pour les sports de notre pays. »
Pour le ministre congolais du Tourisme, sur le plan touristique, ce changement de nom pourrait représenter une opportunité majeure pour le pays. Kinshasa deviendrait un lieu de pèlerinage pour les visiteurs du monde entier, désireux de se reconnecter à un moment historique, de revivre l’intensité de ce combat légendaire et de découvrir l’héritage d’Ali-Foreman, précise Didier M’Piamba.
Il espère aussi positionner la RDC comme une destination phare, non seulement pour les passionnés de boxe, mais également pour les amateurs d’histoire et de culture.
« Renommer le stade serait un appel à la découverte, une invitation à explorer les richesses de notre nation, à rencontrer notre peuple chaleureux et accueillant, et à célébrer notre héritage. Cela pourrait également stimuler l’économie locale, générer des emplois, et favoriser le développement d’infrastructures touristiques », a affirmé le ministre congolais du Tourisme.
Le nom "stade Tata Raphaël" a été choisi en hommage au Père Raphaël de la Kethulle de Ryhove, un homme qui a joué un rôle crucial dans le développement du sport en RDC. Missionnaire belge, il était plus connu sous le surnom affectueux de Tata Raphaël, "Tata" signifiant père en lingala.
Il a fondé plusieurs clubs de football à Kinshasa, dont l'Union Sportive de Léopoldville (USL) et le Daring Club Motema Pembe (DCMP). Il a également été à l'origine de la construction de nombreux stades, dont celui qui porte aujourd'hui son nom, en hommage à son héritage sportif.
Au regard de ce parcours du Père Raphaël et du poids de son histoire avec le sport congolais, le changement de nom du stade n’est pas forcément le bienvenu auprès de plusieurs amoureux du sport en RDC.
Kuzamba Mbuangu