Kinshasa : la commission Matata Ponyo préconise des démolitions ciblées pour lutter contre les constructions anarchiques

Travaux de démolition / Ph. Justin Mwamba

La commission ad hoc sur l’insalubrité, les constructions anarchiques et les embouteillages, dirigée par Matata Ponyo, a présenté son rapport de mission. Ce document met en lumière les causes de la prolifération des constructions anarchiques à Kinshasa, leurs conséquences et propose des mesures fortes pour y remédier.

Recommandations pour des démolitions ciblées
La commission appelle à des démolitions symboliques et ciblées dans des zones identifiées comme particulièrement problématiques. Ces zones incluent notamment :

  • Les constructions obstruant les voies publiques.
  • Les constructions situées dans des zones inondables.
  • Les édifices érigés sur des espaces verts.

Ces actions devraient être accompagnées d’une communication large pour expliquer les raisons des démolitions et sensibiliser la population au respect des normes d’urbanisme.

Prévention des constructions illégales
Pour prévenir de futures constructions anarchiques, la commission recommande la mise en place d’un système d’alerte populaire. Ce dispositif inclurait :

  • Une plateforme de participation citoyenne permettant aux habitants de signaler les constructions illégales, les dépôts d’ordures sauvages et les embouteillages récurrents.
  • Une application mobile dédiée, un numéro vert et un compte Twitter pour recueillir des signalements en temps réel.

Facteurs de prolifération des constructions anarchiques
La commission identifie plusieurs causes à la prolifération des constructions anarchiques dans la capitale congolaise :

  • Une forte pression démographique.
  • La construction sur des zones inappropriées (inondables, marécageuses, etc.).
  • L’absence d’autorisations légales ou le non-respect des normes d’urbanisme.

Conséquences des constructions anarchiques
Ces pratiques ont des répercussions importantes :

  • Une augmentation des risques d’effondrements ou d’inondations.
  • Une dégradation esthétique et fonctionnelle de la ville.
  • Des difficultés pour la fourniture de services publics tels que l’eau, l’électricité et les routes.

Contexte de la mission
En plénière le 7 novembre dernier, le député Matata Ponyo avait plaidé pour la création d’une commission ad hoc sur l’insalubrité dans Kinshasa. Quelques jours plus tard, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, avait élargi cette mission aux embouteillages et aux constructions anarchiques, qualifiés de "triangle de la mort".

Constituée de près de 30 députés et d’une dizaine d’experts, la commission a travaillé pendant 20 jours pour analyser ces trois problématiques majeures et proposer des solutions concrètes.