RDC: La CENCO dénonce les « accusations infondées » et les propos « belliqueux » de Jean-Pierre Bemba

Le Secrétariat général de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a publié, jeudi, un communiqué dénonçant les déclarations du Vice-Premier ministre en charge des Transports, Jean-Pierre Bemba, faites lors d’une interview sur Top Congo. L’Église catholique a qualifié ces propos de « belliqueux, truffés de contrevérités et indignes d’un homme d’État ».

Des accusations rejetées sur la gestion des fonds

Jean-Pierre Bemba a déclaré que chaque diocèse de la République démocratique du Congo aurait reçu un million de dollars pour financer des œuvres sociales et caritatives. Il a insinué que ces fonds auraient été détournés. En réponse, la CENCO a précisé que seuls 600 000 dollars avaient été alloués à chaque diocèse, en deux tranches de 300 000 dollars en 2022 et 2023.

Selon le communiqué, ces fonds ont permis de réaliser plusieurs projets sociaux dans 47 des 48 diocèses du pays. L’archidiocèse de Kinshasa avait, pour des raisons spécifiques, refusé de participer au programme. « Un rapport détaillé avec preuves visuelles a été remis au Chef de l’État, qui s’est dit satisfait du travail accompli », a affirmé la CENCO, tout en réitérant sa disposition à recevoir l’Inspection Générale des Finances pour vérifier la gestion des fonds.

Une défense du rôle prophétique de l’Église

La CENCO a également rejeté les termes « politiciens en robes » employés par Jean-Pierre Bemba. Elle a rappelé que son rôle prophétique l’oblige à dénoncer les dérives politiques, notamment les tentatives de révision ou de modification de la Constitution qu’elle juge « imprudentes » et contraires à l’intérêt supérieur de la Nation.

L’Église rappelle son engagement dans la cohésion nationale

Le communiqué souligne que l’Église catholique, sans l’aide de l’État, investit chaque année dans des infrastructures éducatives, médicales et sociales. La CENCO a aussi rappelé avoir, par le passé, conseillé Jean-Pierre Bemba à la prudence, notamment lors des affrontements armés post-électoraux de 2007 à Kinshasa.

Un appel à la retenue et à la transparence

Enfin, la CENCO a invité le Vice-Premier ministre à produire des preuves tangibles concernant ses accusations et a dénoncé une campagne de dénigrement visant à décrédibiliser l’Église. « L’Église catholique est fidèle à sa mission prophétique et ne peut être achetée ou réduite au silence », conclut le communiqué.