Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a documenté le décès de 41 détenus en octobre dans les établissements pénitentiaires de la République démocratique du Congo, dont 39 rien qu’au Nord-Kivu. Ces décès sont attribués à des conditions de détention déplorables, marquées par une insuffisance de nourriture et de médicaments, ainsi qu’une surpopulation extrême.
Les conditions carcérales en RDC sont depuis longtemps pointées du doigt par les organisations de défense des droits humains. À la prison centrale de Makala à Kinshasa, conçue pour accueillir 1 500 détenus, plus de 12 000 personnes y sont incarcérées, soit une surpopulation de plus de 800 %. Cette situation entraîne des conditions de vie inhumaines, avec une alimentation insuffisante, un manque d’hygiène et une absence quasi totale de soins médicaux.
En avril 2024, près de 40 détenus étaient morts en l’espace d’un mois à Makala en raison de ces conditions précaires. En septembre, une tentative d’évasion dans cette même prison avait causé la mort de 131 détenus, un chiffre contesté par plusieurs organisations de la société civile.
Le Nord-Kivu reste l’une des provinces les plus touchées par cette crise. À la prison de Masisi, depuis début 2023, au moins 26 détenus sont morts en raison de la malnutrition et du manque de soins médicaux. Cette situation reflète les défis croissants des prisons situées dans des zones de conflit, où les infrastructures sont particulièrement délabrées.
Face à ces défis, le gouvernement congolais a entrepris des mesures pour tenter de désengorger les prisons. En juillet 2024, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, avait supervisé la libération de plusieurs détenus à Makala dans le cadre de ces efforts. Cependant, ces initiatives restent insuffisantes pour résoudre la crise structurelle qui affecte le système carcéral congolais.