Comme plusieurs formations politiques de l'opposition, le cadre de concertation des forces politiques et sociales a exprimé ce jeudi 10 octobre sa position en défaveur de l'initiative de changement de la constitution du 18 février 2006, soulevée par l'UDPS. Cet ensemble des politiciens et activistes de la société civile trouve inopportun et inapproprié ce débat et appelle au respect des martyrs de la démocratie.
"S'agissant de la révision ou changement de la constitution le Cadre de concertation des forces politiques et sociales invite les responsables de l'UDPS, parti en proie à des luttes intestines et qui peine à se doter aussi bien d'une direction unique que d'un leadership exemplaire, à faire preuve, du moins pour une fois, de maturité, de responsabilité, de compassion à l'égard de notre peuple et de respect envers les martyrs de la lutte pour la démocratie en s'abstenant de rajouter de l'huile sur le feu, dans l'intention de brûler le pays au nom de l'ambition injustifiée d'un pouvoir à vie”, peut-on lire dans le compte-rendu de la réunion du cadre de concertation.
Il invite, par ailleurs, le parti au pouvoir à ne pas faire de la constitution « le bouc émissaire de son incapacité à redresser le pays ». Pour lui, vouloir changer la constitution est une démarche dangereuse tendant à aggraver la crise multidimensionnelle dans laquelle se trouve déjà la RDC.
Le Cadre de concertation appelle même les partis et regroupements politiques membres de l'Union sacrée à se désolidariser de l'UDPS dans son intention « maléfique d'incendier le pays pour assouvir sa boulimie insatiable de pouvoir en violation de la Constitution et contre la volonté du peuple souverain ».
Il faut rappeler que lors d'une matinée politique, Augustin Kabuya qui tient mordicus à cette idée, avait expliqué les raisons pour lesquelles l'UDPS est dans l'optique du changement de la constitution.
De la mission de l'informateur, la formation du gouvernement et son investiture, l'élu de Mont-Amba juge cette période très longue, puisque, selon lui, elle consomme 2 ans sur les 5 ans du mandat du président de la République disait-il. Il estime que la loi mère, «élaborée par les étrangers», bloque le chef de l'État à bien travailler. Pour barrer la route à cette initiative, des opposants brandissent l'article 220 alinéa premier de la constitution, qui indique que la forme républicaine de l'Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du gouvernement, le nombre et la durée des mandats du président de la République, l'indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical, ne peuvent faire l'objet d'aucune révision constitutionnelle.
Samyr LUKOMBO