L’UDPS lance officiellement la campagne en faveur de la révision de la constitution

Photo d'illustration
Augustin Kabuya, Secrétaire général de l'UDPS, en plein meeting à Lubumbashi/Ph. ACTUALITE.CD

L'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) s'est officiellement engagée sur le chemin de révision de la constitution. Malgré les voix qui s'élèvent pour dénoncer cette ambition «inopportune et inappropriée», Augustin Kabuya, secrétaire général du parti au pouvoir annonce, dans une circulaire, une mobilisation à la conscientisation des militant.es de son parti sur le bien-fondé de la révision de la constitution. 

«Nous vous invitons, à partir de ce jour, chacun dans son ressort, à mobiliser et à conscientiser la Base du Parti, afin d'imprégner aux militants le bien-fondé de la mise en œuvre du processus de révision de la Constitution en vigueur selon les normes prévues par cette dernière», a écrit Augustin Kabuya aux présidents fédéraux, sectionnaires et cellulaires du parti.

Il indique que la révision de la constitution est une promesse électorale de l'UDPS, et est «capitale à plusieurs égards ». Kabuya remonte dans le temps, quand l’UDPS avait boycotté le référendum pour le vote de la constitution en 2006, dont elle contestait certains aspects non «bénéfiques au peuple Congolais et à la souveraineté ». Il rappelle, en outre, la promesse faite par le feu Étienne Tshisekedi, celle de réviser la loi mère une fois que son parti arrivait à la tête du pays.

«Souvenez-vous des propos de notre Père fondateur, Dr Etienne Tshisekedi wa Mulumba d'heureuse mémoire: Si le Peuple nous fait confiance, une fois l'UDPS au pouvoir, nous reviendrons sur cette Constitution en l'adaptant aux réalités congolaises.... Aujourd'hui que notre Parti est au pouvoir, nous sommes tenus de respecter et d'exécuter ce testament», a-t-il soutenu.

S'opposant à cette ambition de l'UDPS, arrivée fin mandat, le cadre de concertation des forces politiques et sociales estime que le régime en place veut «faire de la constitution le bouc émissaire de son incapacité à redresser le pays ». Pour Oliver Kamitatu, conseiller spécial de Moïse Katumbi, «ce n'est pas le moment de changer la constitution mais de produire des résultats concrets en faveur de la population», a-t-il réagi à la circulaire de l'UDPS. 

Pour faire barrage à la révision de la constitution que l'opposition présente comme stratégie du pouvoir Tshisekedi à s'éterniser au pouvoir, ce dernier brandit l'article 220 alinéa premier de la constitution qui dispose que la forme républicaine de l'Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du gouvernement, le nombre et la durée des mandats du président de la République, l'indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical, ne peuvent faire l'objet d'aucune révision constitutionnelle.

Samyr LUKOMBO