Avec ou sans pièces d'identité, il faut payer pour passer à chacune des barrières érigées sur la RN 17, tronçon compris entre Mongata-Kwamouth et Bandundu. Au total 11 barrières militaires ont été identifiées par la société civile de Bandundu, lors d'une enquête sur cette route nationale. Elles sont visibles de Kinsele à Etumba na Ngwakana, " parfois deux dans un même village"; précise la structure.
Les éléments des Fardc commis dans la zone procèdent à la vérification d'identité des voyageurs et chaque véhicule est obligé de stationner. Après le contrôle, tout le monde est tenu de payer un montant allant de " 2000 à 3500 FC ".
La société civile précise que les personnes qui n'ont pas de carte d'électeur sont parfois " humiliées, contraintes à payer des montants élevés".
"Les voyageurs, déjà épuisés par des heures de route, sont contraints de verser des sommes allant de 2 000 à 3 500 francs congolais, voire davantage, en fonction de la situation. L’absence de carte d’électeur, document pourtant non obligatoire pour circuler, est systématiquement considérée comme une infraction. Les passeports ou cartes de service, pourtant des documents légaux et valides, sont rejetés par les militaires qui les considèrent comme non conformes, augmentant ainsi le montant de la rançon", mentionne le rapport.
La 11e région militaire n'est pas restée silencieuse à ce propos. L'armée se propose de se rassurer sur la véracité de ces allégations. Le porte-parole militaire, le capitaine Anthony Mualushayi précise qu'une équipe est diligentée pour identifier les auteurs de ces acteurs et les déférer devant leur juge naturel.
"Nous rassurons à la société civile que si ces allégations s'avèrent vraies, les responsables de ces actes condamnables seront transférés directement à la justice militaire pour répondre de ces actes. Nous sommes une armée républicaine au service de la population et nous ne pouvons jamais, alors jamais accepter que certains des éléments des Fardc ternissent l'image ", a déclaré le porte-parole de l'armée, le capitaine Anthony Mualushayi.
L'armée est en opérations militaires dans la région depuis 2022. L'objectif est d'étouffer la milice Mobondo active dans la région, à la suite du conflit communautaire dit entre les " Teke et Yaka".
D'après une évaluation rapide de la situation humanitaire effectuée par Ocha en août dernier, plus de 13 000 déplacés internes et plus de 7000 retournés en besoin d'aides humanitaires ont été identifiés sur ce tronçon du territoire de Kwamouth.
Jonathan Mesa à Kikwit