Intervenant ce lundi 30 septembre 2024 devant le Conseil de Sécurité des Nations-Unies à New-York, Francisco José da Cruz, représentant permanent de l’Angola a fait le point sur l'évolution de la médiation menée par son pays dans le cadre de la crise sécuritaire et diplomatique entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda.
Dans son exposé, il a rappelé que le processus de Luanda constitue un mécanisme pour une solution politique à l'instabilité dans l'Est de la RDC. Il a révélé qu'une nouvelle réunion est prévue à Luanda mi-octobre où il sera question de discuter sur les termes de référence en prélude d'un sommet des chefs d'État pour parvenir à la signature d'un accord de paix définitive entre Kinshasa et Kigali.
"Dans le cadre du processus de Luanda, la République Démocratique du Congo et le Rwanda ont signé un accord de cessez-le-feu le 30 juillet, accord entré en vigueur le 4 août 2024. Cela rend possible d'alléger les tensions et de faciliter la quête d'une solution négociée, pacifique et pérenne. Son Excellence João Lourenço a rencontré son homologue du Rwanda à Kigali le 11 août et de la RDC à Kinshasa le 12 août pour présenter une proposition d'accord de paix dont les termes ont été discutés par les parties au niveau ministériel en août et en septembre à Luanda en Angola. La prochaine réunion ministérielle est prévue pour la première moitié du mois d'octobre, elle aura pour objectif de parvenir à une entente qui aboutirait à un sommet des Chefs d'État qui permettrait nous espérons de sceller une paix définitive et de normaliser les relations diplomatiques entre les deux pays", a annoncé le diplomate Angolais.
L'Angola considère qu'il est important de se concentrer sur les efforts diplomatiques autour des mesures qui viendraient consolider les progrès accomplis depuis le début de la médiation.
"Premièrement la préservation du cessez-le-feu auquel nous sommes parvenus le 4 août, deuxièmement une cessation immédiate et inconditionnelle de tout soutien aux groupes armés de la part des acteurs pertinents, troisièmement une opérationnalisation effective et ininterrompue du mécanisme de vérification ad-hoc conjoint établi dans le cadre du processus de Luanda, quatrièmement à l'approfondissement du dialogue politique au niveau technique et ministériel en vue de résoudre tout différend qui perdurerait dans la proposition de l'accord de paix présenté par la médiation pour permettre la tenue d'une nouvelle réunion ministérielle dans les semaines à venir à Luanda en Angola, cinquièmement la consolidation de la confiance mutuelle en vue de créer un environnement politique propice à la tenue d'un sommet des Chefs d'État pour signer l'accord de paix entre la RDC et le Rwanda", a énuméré le représentant permanent de l’Angola auprès des Nations-Unies.
Par la même occasion, le représentant de Joao Lourenço auprès des Nations-Unies est revenu sur l'importance de l'engagement des parties prenantes à aboutir réellement à une paix durable dans l'Est de la RDC et dans la région.
"La réalisation d'un espoir de paix pour la République Démocratique du Congo dépend en partie de la mise en œuvre des décisions de ce conseil. Les efforts diplomatiques déployés par son Excellence João Lourenço Président de la République d'Angola en tant que médiateur dans le cadre de ce processus de paix complexe ne seront couronnés de succès que s'il existe un engagement ferme et une participation active de toutes les parties impliquées tout comme des autres acteurs pertinents afin de contribuer collectivement à la création d'un climat de sécurité et de stabilité dans l'Est de la RDC et dans la région", a interpellé le diplomate Angolais dans son intervention.
Ces dernières semaines, l'Angola a intensifié ses efforts pour le retour de la paix dans l'Est de la République Démocratique du Congo. C'est dans ce cadre que le Président angolais, João Lourenço, a eu une longue conversation téléphonique avec son homologue rwandais, Paul Kagame, jeudi dernier dans le cadre des efforts diplomatiques visant à résoudre la crise sécuritaire persistante en RDC. Cette initiative s'inscrit dans la continuité des actions menées par l'Angola pour apaiser les tensions dans l'est de la RDC, où des affrontements persistent entre les forces gouvernementales et divers groupes armés, dont le M23.
En parallèle, le chef de l'État angolais a dépêché son ministre des Affaires étrangères, Téte António, en tant qu'envoyé spécial à Kinshasa. Ce dernier a rencontré le président congolais, Félix Antoine Tshisekedi, à la Cité de l'Union africaine pour lui transmettre un message de João Lourenço dans toutefois révéler le contenu de son message à la presse.
Sur terrain, le statu quo est constaté, les rebelles du M23 soutenus par Kigali occupent toujours une grande partie des territoires de la province du Nord-Kivu avec comme ambition d'étendre sa zone d'influence au-delà de la province du Nord-Kivu. Kinshasa qui croit toujours à la résolution de la crise par voie diplomatique attend l'abandon du soutien de Kigali au M23 et le retrait des troupes Rwandaises du territoire Congolais.
Clément MUAMBA