Le gouvernement de la République Démocratique du Congo compte sur le processus de Luanda pour le retour de la paix dans l’Est du pays où la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda occupe de vastes espaces dans le Nord-Kivu. Zénon Mukongo, Ambassadeur de la RDC auprès des Nations unies a plaidé lundi 30 septembre 2024 pour des garanties de bonne fin et de justice dans la mise en œuvre de ce processus.
"Le processus de Luanda est essentiel pour le rétablissement de la paix et la sécurité en République Démocratique du Congo et dans la région… Contrairement à l'accord-cadre d'Addis-Abeba qui était dépourvu de toutes mesures contraignantes, il est impérieux que la mise en œuvre de ce processus, à savoir processus de Luanda soit assortie des garanties de bonne fin et de justice. En clair, mon gouvernement demande que les responsables de cette forfaiture et des graves violations des droits de l'homme qui en découlent soient traduits en justice et sanctionnés le cas échéant", a plaidé le diplomate congolais devant le Conseil de sécurité des Nations-Unies.
A l’instar de Félix Tshisekedi à la tribune de la 79e Assemblée générale de l'ONU, Zénon Mukongo a dénoncé la détérioration de la situation sécuritaire dans l'Est du pays. Il estime que les lignes qui semblent bouger dans le cadre de la feuille de route de Luanda ne doivent pas occulter la position de la République Démocratique du Congo d'exiger le départ sur son sol des troupes Rwandaises.
"La résurgence du groupe terroriste M23 soutenu par le Rwanda a provoqué une crise humanitaire sans précédent avec près de 7 millions de déplacés internes, cette agression constitue une violation majeure de notre souveraineté nationale. Nous appelons la communauté internationale à condamner fermement ces actes et à imposer des sanctions ciblées contre le Rwanda pour son rôle déstabilisateur. Nous exigeons le retrait immédiat et inconditionnel des troupes Rwandaises de notre territoire. Bien que les récentes initiatives diplomatiques telles que les pourparlers de Luanda soient encourageantes, elles ne doivent aucunement occulter l'urgence de cette action essentielle", a indiqué Zénon Mukongo.
Lors de son dernier discours à l’assemblée générale de l’ONU, Félix Tshisekedi a réitéré sa demande de sanctions contre le Rwanda et exigé le retrait de ses troupes du sol congolais.
Sur terrain, le statu quo reste visible, les rebelles du M23 soutenus par Kigali occupent toujours une grande partie des territoires avec comme ambition d'étendre leur zone d'influence au-delà de la province du Nord-Kivu. Kinshasa qui croît toujours à la résolution de la crise par voie diplomatique attend l'abandon du soutien de Kigali au M23 et le retrait des troupes Rwandaises du territoire Congolais.
Clément MUAMBA