Lors de la 79e Assemblée générale des Nations Unies, le président Félix Tshisekedi a réaffirmé l'engagement de la RDC à renforcer sa position sur le marché mondial du carbone.
"La RDC met en place des instruments juridiques et des dispositifs institutionnels visant à consolider sa place dans ce marché, tout en restant ouverte à des partenariats en conformité avec l'Accord de Paris et ses lois internes", a-t-il déclaré.
Dans son discours, Tshisekedi a également mis l'accent sur l'urgence de reconnaître le lien entre changement climatique, dégradations environnementales et sécurité. Il a appelé le Conseil de Sécurité à établir des mécanismes internationaux intégrant ces questions dans leurs discussions. "La prise de conscience des défis liés à l'instabilité climatique et à l'épuisement des ressources naturelles, souvent à l'origine de conflits armés, souligne l'urgence d'agir ", a ajouté le président congolais.
Avec 152 millions d'hectares de forêts couvrant 67% du territoire national, la RDC dispose d'un immense potentiel pour les crédits carbone, notamment en matière de déforestation évitée. La RDC abrite 8% du carbone forestier mondial et est un acteur clé dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le gouvernement a adopté des textes réglementaires pour structurer ce marché. Il y a d’abord l’Ordonnance-Loi N°. 23/007 du 03 mars 2023 modifiant et complétant la loi N°. 11/009 du 09 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement. Il y a aussi le décret N°. 23/22 du 14 juin 2023 portant création, organisation et fonctionnement d’un établissement public dénommé Autorité de régulation du marché de carbone en RDC ainsi que l’arrêté interministériel de septembre 2023 des ministères chargés de l’environnement et des finances sur le partage de la quotité du bénéfice des crédits de carbone devant revenir à l’Etat congolais.
L’année dernière, le président Tshisekedi avait plaidé pour un prix juste du crédit carbone afin de soutenir les pays africains qui contribuent à la conservation des forêts. "Il est incompréhensible que des compagnies et gouvernements investissent des milliards dans des technologies de capture artificielle de carbone à 400 USD la tonne, alors qu'ils ne consacrent que 5 USD par tonne pour la conservation des forêts tropicales", avait-il déjà souligné lors d'un mini-sommet en 2023. Tshisekedi avait également réaffirmé l'ambition de la RDC de sanctuariser 15 % de son territoire, soit 323 623 km², pour la conservation de la biodiversité d'ici 2030. Cela inclut la création de 70 millions d'hectares de zones de conservation, dont 30 millions seront dédiés à la conservation communautaire.