Reçu par Félix Tshisekedi, le chef de la diplomatie angolaise, réitère l’engagement de son pays à œuvrer pour une paix durable dans l’Est de la RDC

Porteur d’un message de João Lourenço, médiateur de l’Union africaine pour le processus de paix en République Démocratique du Congo, Tete António, ministre angolais des relations extérieures, a été reçu le 19 septembre par le président Félix Tshisekedi. Au sortir de cet entretien, il a indiqué que sa visite faisait suite aux récentes discussions entre les ministres des Affaires étrangères du Rwanda et de la RDC, tenues le 14 septembre 2024 à Luanda, en Angola.

" En plus de nos relations bilatérales, le président João Lourenço assume la médiation dans la recherche d'une solution aux conflits dans l'Est de la RDC. Il vous souviendra qu'il n'y a pas longtemps, en tant que ministres, ma collègue et sœur Thérèse Kayikwamba Wagner, moi-même, et le ministre rwandais Olivier Nduhungirehe, nous nous sommes réunis à Luanda pour travailler dans le cadre de ce processus. Comme vous le savez, tout processus a des étapes, et il est nécessaire qu'après avoir travaillé entre nous, les choses remontent jusqu'à notre hiérarchie ", a déclaré le ministre angolais des relations extérieures. 

Sans toutefois dévoiler le contenu du message de João Lourenço, le chef de la diplomatie angolaise a réitéré l’engagement de son pays à œuvrer pour une paix durable dans l’Est de la RDC, théâtre d’affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23 soutenus par l'armée rwandaise.

"Je ne connais pas le contenu exact du message, mais lors de nos discussions avec Son Excellence Félix Tshisekedi, nous avons abordé les travaux que nous menons, car ils ne sont pas encore terminés, avec ma collègue de la RDC, ainsi que notre collègue, le ministre rwandais. Ces travaux, initiés lors de la réunion de Luanda, ont été discutés pendant cette audience ", a-t-il ajouté.

Parallèlement à la visite de Tete António à Kinshasa, le président angolais João Lourenço qui s’est entretenu par téléphone avec son homologue rwandais, Paul Kagame, sur le même dossier, a annoncé la présidence angolaise sans fournir davantage de détails.

"Le Président de la République d'Angola, João Lourenço, a eu une longue conversation téléphonique avec le Président du Rwanda, Paul Kagame, dans le cadre des efforts déployés par l'Angola pour résoudre la crise sécuritaire en République Démocratique du Congo. C’est dans cette optique que le président João Lourenço a dépêché le ministre des Affaires étrangères, Tete António, en tant qu'envoyé spécial à Kinshasa, pour s'entretenir avec le président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi", annonçait la présidence angolaise sur sa page Facebook.

Depuis quelques mois, Kinshasa et Kigali discutent, sous la médiation du président angolais João Lourenço, désigné par l'Union africaine, d'une proposition concrète pour un accord de paix durable et définitif concernant le conflit à l’Est de la République Démocratique du Congo. La quatrième réunion ministérielle entre les délégations rwandaises et congolaises s'est tenue à Luanda, en Angola, le 14 septembre dernier. Organisée sous l'égide des autorités angolaises, cette rencontre avait pour but de faire progresser le processus de paix en RDC, où l'armée congolaise affronte le M23, un groupe rebelle soutenu par Kigali.

Les parties avaient préalablement convenu de l'importance de mettre en œuvre un plan de neutralisation des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR). Ce plan, initialement proposé par Kinshasa, a été harmonisé lors des réunions des 7 et 8 août. Un consensus a également été atteint pour renforcer le mécanisme de vérification ad hoc, avec l'intégration d'experts du renseignement des trois pays. La possibilité d'impliquer d'autres acteurs pour garantir le respect du cessez-le-feu en vigueur depuis le 4 août a également été discutée. Toutefois, aucune avancée significative n'a été enregistrée sur le retrait des troupes rwandaises du sol congolais, une priorité pour Kinshasa.

Kinshasa, qui continue de croire en une résolution diplomatique de la crise, espère également, à travers ce processus, obtenir la fin du soutien de Kigali au M23, qui continue de gagner du terrain dans la province du Nord-Kivu et ambitionne d'étendre son influence au-delà. Selon un récent rapport de la treizième réunion du conseil des ministres, un recruteur du M23 opérant dans des camps de réfugiés a été arrêté par les services de sécurité ougandais.

Clément MUAMBA