Le harcèlement sexuel en milieu professionnel est un fléau qui continue à gangrener certains milieux professionnels à Kinshasa. Le Desk Femme d'Actualité.cd a rencontré dans les rues de la capitale, quelques hommes pour recueillir leurs points de vue sur ce phénomène. Les témoignages collectés montrent une diversité de perceptions. Si certains hommes reconnaissent la gravité du problème et se montrent solidaires des victimes, d'autres semblent encore avoir du mal à en saisir toute la dimension.
"Je pense que le harcèlement sexuel est un problème grave qui doit être combattu. J'ai moi-même été témoin de situations déplacées et je comprends parfaitement la souffrance que cela peut provoquer chez une femme. Il faut que les hommes prennent conscience que ce n'est pas acceptable et qu'ils doivent être des alliés dans cette lutte" confie Adolphe Mafuata, assistant à l’unikin.
François Kabala, employé dans une entreprise de mode, reconnaît que le harcèlement est un problème réel. Selon lui, "certains hommes ne mesurent pas l'impact de leurs paroles ou de leurs gestes. Il est essentiel d'apprendre à respecter les limites des autres. C'est un enjeu d'éducation et de culture.”
Fidèle Mbuyu, licencié en droits, exprime une certaine incompréhension : "je ne comprends pas comment certains hommes peuvent se comporter de la sorte. C’est une question de respect. Une femme doit pouvoir travailler dans un environnement sûr et bienveillant, sans avoir peur d’être harcelée."
Emmanuel Mutombo, coiffeur, souligne l’importance de la culture d’entreprise : "la culture d’une entreprise, c’est comme un miroir de ses dirigeants. Si un patron tolère le harcèlement, cela va se répercuter sur tout le personnel. Il faut créer un environnement où chacun se sent respecté et valorisé."
Zeep Ilunga, vendeur dans une boutique , évoque la pression sociale : "je pense que la pression sociale joue un rôle important. Les hommes sont souvent incités à adopter des comportements machistes, à séduire, à dominer. Il faut déconstruire ces stéréotypes pour que les hommes comme les femmes puissent évoluer dans un cadre égalitaire."
Israël Mpunga commerçant , propose une approche plus personnelle : "je suis sensible à la question du consentement. Le harcèlement sexuel, c’est une violation de l’intimité d'un tiers. Il faut apprendre à écouter les femmes, à respecter leurs limites, et à construire des relations basées sur le respect mutuel."
Nancy Clémence Tshimueneka