Deux ans de crise à Kwamouth : Près de 100 morts et des conditions de vie inhumaines pour les déplacés à Bandundu

Carte du territoire de Kwamouth
Carte du territoire de Kwamouth

Deux ans se sont écoulés depuis le début des déplacements massifs des populations à la suite de l'activisme des miliciens Mobondo, résultant d'un conflit communautaire à Kwamouth.

À Bandundu, le site collectif d'accueil ressemble à tout sauf à des habitations dignes. Depuis deux ans, les déplacés vivent dans des entrepôts appartenant aux commerçants du marché central du chef-lieu du Kwilu. Ils y ont passé près de sept-cent trente jours sur des nattes, sans moustiquaires, et avec une alimentation à peine suffisante.

À ce jour, 1 500 déplacés adultes, sans compter les enfants, vivent dans ces entrepôts.

Le gouvernement central n'est intervenu qu'une seule fois, en octobre 2022, fournissant 100 $ et des vivres à chacun des 500 ménages enregistrés à l'époque.

En raison du manque de prise en charge alimentaire et sanitaire adéquate, au moins quatre-vingt-dix-sept déplacés sont morts dans ce camp et ont été inhumés dans des conditions inhumaines à Bandundu, souvent grâce au soutien des particuliers.

Interviewé mercredi par actualité.cd, le chef du camp des déplacés a signalé qu'ils vivent sous la menace des propriétaires des entrepôts qui ont tenté de les expulser.

"Nous sommes ici dans les dépôts des commerçants. L'autre fois, nous avons eu des discussions avec eux, ils voulaient nous chasser. Mais par pitié, ils nous ont accordé un peu de temps. On ne sait pas s'ils vont nous laisser vivre ici encore cette année ou nous chasser", s'interroge François Tabuku, Chef de Camp des déplacés.

En ce qui concerne leurs conditions de vie, il précise que tout est une priorité.

"Nous n'avons pas à manger, nous n'avons pas de médicaments, nous n'avons pas d'habitations. Où irons-nous ? Il n'y a pas de moyen de dormir, pas de toilettes, les enfants dorment par terre", précise-t-il.

Outre le gouvernement, plusieurs autres interventions ont été enregistrées. Des partenaires humanitaires, tels que la Croix-Rouge, la Caritas, Magna, etc., sont venus au secours des déplacés. Mais ces gestes semblent être des gouttes d'eau dans l'océan.

Jonathan Mesa à Bandundu