Le professeur St Augustin Wandambali, directeur général (DG) de l'Observatoire de surveillance de la corruption et de l'éthique professionnelle (OSCEP) en RDC, propose la culture de l'éthique de responsabilité chez les agents publics et des dirigeants comme une nouvelle approche de lutte contre la corruption endémique au pays.
Il l’a dit lors du développement de son module ce lundi, dans le cadre du renforcement des capacités des cadres et agents publics, à l’occasion de la semaine anticorruption édition 2024. A travers ce module intitulé « rôle et place de l’éthique dans le combat contre la corruption : vers une approche socio-anthropologique intégrée au droit », le DG de l’OSCEP a démontré la nécessité d’associer à la loi les démarches liées à l’éthique de responsabilité pour lutter contre la corruption.
« L’éthique, c’est l’ensemble des valeurs, des principes et des règles qui guident l’attitude, le comportement et les agissements d’un agent dans l’exercice de ses fonctions. Il y a deux types d'éthique : une éthique dite de conviction et l’autre de responsabilité. La première est centrée sur la loi, sur l’imposition et la raison. La deuxième, c’est l’éthique de responsabilité. Elle fonctionne à partir de la conscience », a-t-il expliqué.
En outre, le DG de l'OSCEP propose au président Félix Tshisekedi la création d'une académie de l'intégrité et de la gouvernance. Cette académie aura pour mission de former les futurs dirigeants à une éthique de responsabilité et de les sensibiliser aux enjeux de la corruption.
« Aucun mandataire ne pourra accéder à ses fonctions sans avoir suivi une formation dans cette académie pendant au moins 3 mois », a annoncé le professeur Wandambali.
Pour lui, l’éthique de responsabilité seule ne suffit pas. Il souligne également le rôle essentiel de la volonté politique. « Bien sûr qu'il faut de la volonté politique du chef de l'État. Elle est déjà là. Mais elle souffre d'un déficit criant d'être pris en charge par l'ensemble de la classe politique dirigeante », a-t-il déploré.
Fin juillet, le Centre de recherche en finances publiques et développement local (Crefdl) avait appelé la Première ministre Judith Suminwa, à peine installée, à faire adopter une loi anti-corruption. La structure appelait également à la création des tribunaux spécialisés épaulés par un parquet financier, pour résoudre les problèmes de corruption qui gangrènent tous les secteurs de la vie publique, y compris celui de la justice en RDC.
Bruno Nsaka